Ambiance de pré-campagne : Tshisekeditacle Mukwege et Katumbi

Ambiance de pré-campagne à l'Union sacrée de la Nation

Clôture ce dimanche 8 octobre de l’opération de réception des dossiers des candidatures à la présidentielle de décembre. Jusqu’à la dernière minute (la clôture étant fixée à 14heures), des candidats accompagnés de leurs partisans aux T-shirts floqués à leur effigie au milieu des fanfares se pressaient encore à la CENI. Pour sa part, le président sortant et candidat à sa propre succession s’est acquitté de cette obligation la veille. Occasion d’adresser quelques piques bien senties à deux de ses plus sérieux challengers, en l’occurrence le docteur et prix Nobel de la paix Denis Mukwege et le président d’Ensemble pour la République Moïse Katumbi.

Comme il est de tradition, à la fin des formalités de dépôt du dossier au Bureau de réception et de traitement des candidatures (BRTC) de la CENI, les candidats saisissent l’occasion de s’adresser aux médias sur les marches de la CENI pour esquisser sinon leur programme intégral, du moins les grandes lignes d’une ambition somme toute légitime serait-on tenté d’affirmer.

Félix Tshilombo Tshisekedi n’a pas dérogé à la tradition. Mais en lieu et place des grandes lignes de ce qui pourrait s’apparenter à la phase II de sa vision, il s’est lancé dans une charge verbale contre deux de ses adversaires dans la course à la présidentielle, et qui pourraient constituer autant d’écueils considérables pour sa réélection.

Dans le cas, bien évidemment, d’élections libres et fiables.

«CANDIDATS DE L’ÉTRANGER»

Contre le docteur Mukwege d’abord, le célèbre médecin de l’hôpital de Panzi surnommé « l’Homme qui répare les femmes », Tshisekedi estime que le Congo n’est pas un véhicule ou un organe du corps humain pour être réparé. «Le Congo, c’est un peuple qui a besoin de pain et de paix. Nous travaillons à lui ramener du pain et de la paix grâce à un programme très ambitieux de transformation agricole », a-t-il martelé.

Outre l’allusion à peine voilée au surnom du gynécologue congolais mondialement connu et qu’il a présenté comme l’un des candidats de l’étranger dont la population devrait se méfier, a-t-il soutenu. «Je vais mettre en garde notre population face aux candidats de l’étranger. J’ai parlé de notre ambition de devenir indépendant sur le plan économique. Cela ne plaît pas aux étrangers. Ces étrangers vont fabriquer des candidats.

Ces candidats vont venir vous parler. Faites très attention. Ne craignez rien parce que vous êtes les plus forts » a-t-il ajouté.

Il a invité l’assistance à laisser tomber la politique du passé qui, selon lui, consistait à soutenir des pantins et de penser que l’on était en mesure de les faire élire contre la volonté du peuple. «Vous reconnaîtrez ces gens par leurs discours quand ils se mettront ensemble ».

Félix Tshisekedi a par ailleurs pris à son compte la controverse autour de la notion du genre évoquée par le docteur Mukwege lors de son discours de Fatima. Savamment détournée de son contexte, l’assimilant à une apologie de l’homosexualité, le candidat Tshisekedi a dit soupçonner les « candidats de l’étranger » qui pourraient introduire des concepts étrangers qui ne correspondent pas à la culture congolaise, mettant en garde contre d’éventuelles alliances entre les candidats de l’opposition.

Moïse Katumbi et « d’anciens dirigeants » de l’ex-Katanga ont aussi eu leur part de volée de bois vert pour leur incapacité, selon lui, à développer des infrastructures essentielles.

Sans les nommer, « ils ont été gouverneurs, mais n’ont pas été en mesure de doter Kolwezi, capitale mondiale du cobalt, d’un aéroport digne de ce nom ».

Le dépôt des candidatures, clôturé ce dimanche, a néanmoins connu l’enregistrement des candidatures des opposants Seth Kikuni, Delly Sesanga et l’activiste de droits de l’homme Floribert Anzuluni.

M.M.F.