Les raisons cachées de la fatwa lancée contre Augustin Kabuya

Décryptage de J-C Katende : «Tu as trop mangé, laisse-nous la place qu’on mange aussi !»
Dans le parti présidentiel, l’UDPS, une fatwa a été lancée contre Augustin Kabuya, son secrétaire général, à qui tous les maux du monde, allant d’abus du pouvoir jusqu’au népotisme, lui ont été attribués. Sans doute, aux commandes de l’UDPS, les jours d’Augustin Kabuya seraient-ils comptés. Des indiscrétions rapportent qu’après un aparté entre le groupe de frondeurs et «mama» Marthe Kasalu, la mère du Président de la République, présentée comme «autorité morale» du parti, les parties opposées auraient été convoquées ce week-end par le Chef de l’Etat. Après cette rencontre, l’idée d’un collège à la tête du parti fait de plus en plus du chemin, attestant de la fin de règne d’Augustin Kabuya. Si on est encore loin de ce cas, sur son compte X (ex-twitter), l’activiste de droits de l’homme, Jean-Claude Katende explique de façon la pression exercée sur Kabuya : «Tu as trop mangé, laisse-nous la place qu’on mange aussi». Un cas de figure à ne pas minimiser.

Une bombe politique a récemment éclaté au sein de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), le parti présidentiel en République Démocratique du Congo, avec le lancement d’une fatwa contre Augustin Kabuya, le secrétaire général du parti. Les critiques à l’égard de Kabuya vont de l’abus de pouvoir au népotisme, et il semble que sa position au sein du parti soit de plus en plus précaire.

Des informations circulent sur des discussions secrètes entre un groupe dissident au sein de l’UDPS, les «frondeurs», et Marthe Kasalu, la mère du Président de la République et présentée comme l’autorité morale du parti. Ces discussions auraient mené à une convocation des parties opposées par le Chef de l’État ce week-end. À la suite de cette rencontre, l’idée d’instaurer un collège de direction à la tête du parti gagne en crédibilité, ce qui laisse présager la fin imminente du règne d’Augustin Kabuya.

L’activiste des droits de l’homme, Jean-Claude Katende, a récemment exprimé son point de vue sur la situation en critiquant ouvertement Kabuya sur les réseaux sociaux :  «La lutte au sein de l’UDPS n’est pas une lutte pour l’amélioration de la gouvernance du parti ou du pays, mais une lutte de ‘tu as trop mangé, laisse-nous la place qu’on mange aussi’. Quelle que soit la solution qui sera trouvée, le parti en sortira affaibli. Ce qui impactera négativement aussi la gouvernance du pays. Ceci est un indicateur de ce qui se passera dans ce parti à la fin de ce dernier mandat du Président Tshisekedi ».

Ces paroles reflètent la pression croissante exercée sur Kabuya et soulignent les enjeux importants qui entourent cette crise au sein de l’UDPS.

L’HISTOIRE SE REPETE

Au cœur du parti présidentiel, Augustin Kabuya se retrouve dans une position précaire. En effet, au sein de la «Base» du parti – celle qui dicte la marche du parti – il n’est plus en odeur de sainteté, rappelant le destin de son prédécesseur, Jean-Marc Kabund, qui a lui aussi connu une chute abrupte de sa position au sein du parti.

Cette répétition de l’histoire au sein de l’UDPS soulève des interrogations sur la nature du poste de Secrétaire général, qui semble devenir un véritable piège politique menant inévitablement à la disgrâce. C’est le constat amer auquel est confronté Augustin Kabuya, surnommé le «Muanabute», qui se retrouve désormais persona non grata à la 10ème Rue Limete, siège emblématique du parti.

La fragilité du pouvoir au sein de l’UDPS est ainsi mise en lumière, avec un jeu politique interne qui semble impitoyable pour ceux qui occupent le poste clé de Secrétaire général. Les remous et les tensions au sein du parti laissent entrevoir une période agitée et incertaine pour l’avenir de cette formation politique historique en République Démocratique du Congo.

Alors que le sort d’Augustin Kabuya semble scellé, la question qui se pose est de savoir comment le parti présidentiel va naviguer dans cette tempête politique et quelles conséquences cette crise pourrait avoir sur la stabilité politique du pays. Cette situation qui met en lumière les luttes de pouvoir et les intrications politiques au sein de l’UDPS, laissant présager des bouleversements à venir dans le paysage politique congolais.

Hugo Tamusa