Après son arrivée triomphale à Kisangani, ville chef-lieu de la province de la Tshopo, Mme la Gouverneur de la province de la Tshopo, Madeleine Nikomba, passe à la vitesse supérieure. Elle vient d’entamer une série d’entretiens avec toutes les forces vives de la province. Le jeudi 25 août 2022, elle a reçu, tour à tour, en audience les délégations de l’université de Kisangani et celles de la Société nationale d’électricité et de la REGIDESO. A l’ordre du jour, faire un diagnostic de la situation générale de la Tshopo face à l’épineuse question de desserte en eau potable et en électricité, tout en pensant à la réhabilitation des infrastructures de base.
Nouveau leadership couplé d’une nouvelle vision. La Tshopo avait raison de croire en la personne de leur fille, Madeleine Nikomba, investie, il y a quelques jours, gouverneure de province par ordonnance présidentielle.
Dans le cadre de sa vision de grandeur pour la Tshopo, sous le slogan « Tshopo il faut ebonga (Tshopo doit changer, ndlr) », Madeleine Nikomba a préféré s’attaquer au social (l’eau, l’électricité et l’éducation).
Dans sa première phase de consultation populaire, la gouverneure Madeleine Nikomba a accordé quelques audiences à ses administrés. Tout a commencé, jeudi dernier, avec le Comité de gestion de l’université de Kisangani (Unikis), avant des entretiens à bâtons rompus avec les directeurs provinciaux de la REGIDESO et de la Société nationale d’électricité (SNEL). Avant d’administrer une cure de choc pour redynamiser les directions provinciales de ces deux entreprises du portefeuille, Mme Nikomba s’attèle à un profond diagnostic.
C’est la toute première rencontre entre les membres du comité de gestion de l’université de Kisangani et la gouverneure Madeleine Nikomba. Outre la présentation des civilités à la nouvelle autorité provinciale, le recteur de l’Unikis, le professeur Faustin Bongilo, a félicité la gouverneure de province pour son élévation à la tête de la Tshopo. Par la même occasion, le recteur de l’Unikis a fait le point de la situation générale de son université et de réalisations entreprises par le nouveau comité de gestion en dépit des difficultés de son fonctionnement.
« Nous avons exposé à l’autorité provinciale le travail que nous sommes entrain de d’abattre à l’université, le travail d’assainissement de l’environnement et des meurs ; de réorganisation et de mise en place d’un mécanisme de sécurisation pour l’université. Nous avons aussi fait savoir à Madame la Gouverneure l’évolution des travaux inachevés de la construction des résidences estudiantines, notamment du Home complexe Lungu et du village Koli ; et des difficultés que nous rencontrons dans l’exercice de nos fonctions. Madame la Gouverneure a accordé une attention toute particulière à notre situation et a promis d’apporter des solutions durables », a fait savoir le recteur de l’Unikis au sortir de l’audience.
En ce qui concerne le paiement des frais de diplômes, à la base du récent soulèvement d’un groupe d’étudiants, le recteur Faustin Bongilo a apporté des éclaircissements sur ce sujet. Ce mouvement n’était pas lié à contestation « des frais académiques. […] », mais il s’agissait « des frais des diplômes que paie tout étudiant finaliste depuis toutes ses années comme partout ailleurs en RDC, c’est ce qui a été à la base de ce mouvement », a-t-il dit, rappelant que « les finalistes sont obligés de payer les frais exigés pour les diplômes comme ça se fait partout ailleurs en RDC », a-t-il ajouté.
Pour sa part, Madeleine Nikomba a remercié les membres de la délégation de l’Unikis et souhait » une franche collaboration entre l’exécutif provincial et l’Unikis, une fierté, selon elle, de toute la province de la Tshopo.
Avec les délégations de la REGIDESO et de la SNEL, il était question de s’imprégner des réalités et des difficultés qu’éprouvent ces deux entreprises dans la province de la Tshopo en générale, dans la ville de Kisangani, en particulier.
Les deux premières priorités pour la Tshopo
Le souci de l’autorité provinciale est celui de résoudre l’épineuse question de la distribution de l’énergie électrique et de la fourniture d’eau potable aux habitants de sa province. Mais avant toute chose, Mme la gouverneure tient à identifier le vrai problème pour apporter une thérapie de choc.
L’occasion était bien indiquée pour les directeurs provinciaux de la SNEL et de la REGIDESO de porter les difficultés de leurs entreprises respectives à l’oreille attentive de l‘autorité provinciale qui, en retour, a promis une implication totale de l’exécutif provincial.
« Présentement, la SNEL et la REGIDESO traversent beaucoup des difficultés. Le souci de l’autorité provinciale est de trouver des solutions définitives pour nous aider à satisfaire aux besoins de la population en ce qui concerne l’eau et l’électricité. C’est ainsi qu’en échangeant avec elle, elle s’est engagé de trouver des solutions parraines avec l’appui des gouvernements provincial et central pour qu’une solution définitive puisse être trouvée », a indiqué Alphonse Kitambala Tabu, directeur provincial de la SNEL/Tshopo.
Pour rappel, la centrale de production d’eau de Kisangani date de 1955. Elle a connu beaucoup de problèmes pendant ses 47 ans d’existence. Madeleine Nikomba s’engage à ce qu’une solution durable soit trouvée, notamment par la réhabilitation complète de la centrale ou l’acquisition des équipements.
« Les Boyomais ne cessent de se lamenter de la qualité d’eau fournie par la REGIDESO et les pannes répétitives de la centrale hydroélectrique de la Tshopo plongeant quotidiennement la ville de Kisangani et ses alentours dans le noir. La dernière en date est celle d’il y a environ deux mois. La centrale n’est en mesure de produire, à ce jour, que 5 Mégawatts. Madame la Gouverneure est déterminée de changer la situation sociale de sa province, a indiqué un membre du précarré de Mme Nikomba.
Il faut noter que la province de la Tshopo, à l’instar de celles du Haut-Uele, Bas-Uele et de l’Ituri, est issue du démembrement de l’ancienne province Orientale. Avec ses 199.567 km² et ses 3.000.000 habitants environ, la province de la Tshopo offre une grande potentialité de développement.
Tighana Masiala