Après la rocambolesque affaire des vrais-faux tweets de 14 heures au lieu de 22 heures, de nouveaux faits viennent d’être percés aujourd’hui pour apporter de nouvelles épreuves d’une volonté de brouiller l’enquête sur l’assassinat de Chérubin Okende, député national et ancien ministre des Transports, retrouvé mort dans son véhicule dans la nuit du 12 au 13 juillet 2023. Dans les enquêtes promises par le Gouvernement, toutes les pistes ont été brouillées, rendant presqu’impossible le travail des experts. On ne saura jamais sur ce qui s’est passé cette nuit du 12 au 13 juillet 2023, jusqu’à la mort de Chérubin Okende. Lassée par une enquête qui est loin de se dénouer, la famille réclame sa dépouille pour enfin lever le deuil, dans le strict respect de la tradition africaine.
Sur son site, Africa Intelligence, spécialisé dans l’investigation, révèle que des experts qui ont participé à l’autopsie du corps ont déploré sa manipulation du corps, ce qui ne leur a pas permis de mener à bien un travail pouvant contribuer à la manifestation de la vérité.
Ces experts parlent de la «dégradation des preuves matérielles » se traduisant notamment par la non-sécurisation de la scène du crime, le nettoyage de la scène du crime ou encore de l’absence du prélèvement de l’ADN qui a été rendu impossible justement par le fait que le corps a été lavé.
Des pros qui commettent des erreurs d’amateurs ? Suspect !
Les spécialistes de la criminologie assurent que ce genre de «négligences » sont graves, surtout sur une affaire chargée de fortes suspicions comme celle-ci. Tout laisse croire qu’il s’agit d’initiatives délibérées qui viennent allonger la liste d’autres curiosités de cette enquête, à commencer par l’activisme communicationnel du procureur général près la Cour de cassation qui avait, dès le départ, enfreint la sacro sainte règle du secret de l’enquête pré-juridictionnelle.
Firmin Mvonde, c’est de lui qu’il s’agit, était aussi le tout premier à annoncer, bien avant l’autopsie, que Chérubin Okende avait été assassiné par balle, alors que des éléments du rapport d’autopsie indiquent que son corps avait reçu des balles après la mort.
Des bizarreries encore comme cet acharnement sur la fausse piste des heures des tweets qui a mis au jour la manipulation politique tendant à renvoyer l’assassinat dans le camp de la famille politique de la victime. Pendant qu’ailleurs, les enquêteurs font peu de cas de pistes intéressantes telles que les témoins de la scène du déplacement de Chérubin Okende du parking de la Cour constitutionnelle jusqu’à un véhicule transportant des militaires et à bord duquel il aurait été embarqué et vu pour la dernière fois.
Lassée, la famille réclame le corps d’Okende
Lassée de toutes ces manœuvres alors que l’enquête patauge 40 jours après la mort de Chéribin Okende, sa famille vient de réclamer, son corps. Mercredi 23 août dernier, en effet, elle a rencontré le procureur près le parquet de Kinshasa-Gombe, en charge de l’enquête, pour ce faire. «Nous sommes venus avec toute la famille pour dire au procureur toute la désolation de constater qu’il n’y a rien qui avance», a déploré Laurent Onyemba, avocat de la famille, au sortir de la rencontre.
Sa cliente, la famille du défunt, s’interroge sérieusement sur« les motifs qui justifient aujourd’hui cette opacité dans l’évolution du dossier» et «estime que cette opacité cache quelque chose, si ce n’est dans le sens de jouer l’usure et le temps en vue de faire oublier de la mémoire collective cet assassinat crapuleux de l’honorable Chérubin Okende», a fait savoir Laurent Onyemba.
Il a alors justifié la demande formulée par la famille pour récupérer le corps du défunt «parce que nous commençons à penser que ces enquêtes vont être plombées et que la justice ne va jamais être rendue. Cela fait 43 jours. Ce qui nous reste de plus onéreux à la mémoire de Okende, c’est de l’enterrer ».
JDW