La province de l’Equateur a signé, mardi dernier, un partenariat avec l’Agence américaine pour le commerce et le développement (USTDA) en vue du financement de l’érection d’une centrale solaire à Mbandaka, par la firme américaine «AEG International». Le coût des études de faisabilité est de 1.420.000 dollars américains. Cette centrale solaire aura une capacité d’au moins 35 mégawatts, pour un coût global de 37 millions USD et va alimenter en courant électrique les ménages, les entreprises et les infrastructures dont dépendent deux millions d’habitants de Mbandaka. Bavon N’Sa Mputu Elima, secrétaire exécutif du Fonds National REDD+(Le FONAREDD), salue ce projet qui va dans le sens d’élargir le mix énergétique en explorant d’autres sources d’électricité au-delà de l’hydroélectrique. Il est d’avis qu’à l’instar de l’Equateur, « les provinces forestières ont des avantages pour développer les projets REDD ». Interview avec l’ACP.
Quelle lecture faire de ce partenariat
Province de l’Equateur- USTDA pour l’érection d’une centrale solaire à Mbandaka ?
Nous saluons vivement ce partenariat qui s’inscrit dans le cadre du Plan national stratégique du développement, qui s’insère dans le Plan stratégique REDD national. Comme vous le savez, le FONAREDD intervient dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d’investissement REDD, et tout projet qui concourt au renforcement du mix énergétique (qui correspond à la répartition des différentes énergies primaires que sont les hydrocarbures, le nucléaire, le solaire, le charbon, l’éolien,etc., dans la production d’énergies directement utilisables telles que l’électricité ou la chaleur). C’est-à-dire que nous qui avons les potentialités pour développer l’hydroélectricité, nous avons également des avantages comparatifs pour développer l’énergie solaire, l’énergie éolienne et la géothermie. Donc un tel partenariat concourt à renforcer ce mix énergétique et intervient in fine dans le cadre de la défense de notre pays, pour développer demain les financements innovants, les financements émergeants, communément appelés «crédits carbone».
Parce qu’un tel projet, s’il est répertorié comme contribuant à la réduction de l’émission des gaz à effet de serre, aura inévitablement à générer des crédits qui peuvent être vendus sur le marché international auprès de ceux-là qui polluent, qui émettent ces gaz.
Et Mbandaka, comme ville pilote pour ce genre de projet en République démocratique du Congo, peut-on trouver en cela une signification particulière ?
Depuis toujours Mbandaka est un carrefour, une agglomération urbaine en pleine forêt équatoriale. Comme dit précédemment, les provinces forestières ont des avantages pour développer les projets REDD. Un tel partenariat intervient justement dans le cadre de ce projet REDD que nous développons sous plusieurs aspects. Au-delà des forêts de conservation, au-delà de la régénérescence des forêts, des investissements allant vers des énergies renouvelables interviennent également dans la régénérescence des crédits carbone.
Que pensez-vous de la revendication du gouverneur de la province de l’Equateur de voir son entité vivre des efforts qu’elle consent dans la lutte contre le changement climatique avec ses forêts ?
Naturellement, l’ambition de chaque gouvernant est d’aller vers l’amélioration des conditions de vie de ses populations. La lutte contre le changement climatique est multisectorielle, faisant intervenir beaucoup d’aspect à la fois, et ce genre d’investissement amène l’électricité qui est un vecteur de développement. Et une électricité dite propre, qui ne génère pas de gaz à effet de serre, contribue justement à cet effort national dans la partition nationale, à l’instar des autres pays, dans le cadre de l’effort mondial de lutte contre le changement climatique.
Avec ACP