Fini le combat pour la « vérité des urnes ». Le tandem Muzito-Fayulu est prêt à tourner la page et se porter vers l’avenir. Ce week-end devant la presse, Adolphe Muzito et Martin Fayulu, les deux irréductibles de la principale plateforme de l’opposition, LAMUKA, invitent le pouvoir à un dialogue politique franc pour ne plus retomber dans les erreurs du passé, à deux ans des élections générales de 2023.
Dans une conférence de presse, animée par l’ancien Premier ministre, Adolphe Muzito, et le président « élu », Martin Fayulu, l’idée d’un dialogue politique refait surface. Les deux irréductibles de LAMUKA, principale plateforme de l’opposition, ont, encore une fois, préconisé le dialogue comme voie de sortie de crise que traverse la République Démocratique du Congo.
Pour Adolphe Muzito, il n’y a pas d’autres issues que le dialogue. Faisant le constat amer de la prédation opérée par des étrangers qui pillent les ressources naturelles du pays, il estime que c’est à cause de la division existant entre les Congolais. Si dans l’Est du pays, des étrangers se permettent de tuer les Congolais, c’est toujours à cause de la division qui les empêchent à parler un même langage et à cheminer vers les mêmes objectifs dans l’intérêt du pays.
Selon lui, les dernières élections ont certes divisé les Congolais. Mais, il faut oublier et passer à autre chose, même si la crise actuelle met face-à-face le bien que Lamuka incarne et le mal représenté par le camp présidentiel, estime-t-il. De même, il estime que le président Felix Tshisekedi et l’UDPS réinstallent la dictature alors que les partis politiques «Nouvel Elan» de Muzito et «ECIDE» de Fayulu tiennent à la démocratie.
Adolphe Muzito accuse sans ambages le Président Tshisekedi et les siens de refuser catégoriquement tout dialogue parce qu’ils savent qu’ils seront face à la réalité.
Cette conférence de presse est intervenue au lendemain de l’interdiction brutale de la marche des résistants de Lamuka.
Appel à une nouvelle marche
Dans un communiqué, LAMUKA a reprogrammé une nouvelle marche pour exiger la «dépolitisation» de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Cette exigence est considérée comme garantie de transparence, de crédibilité et d’inclusivité des prochains scrutins de 2023 attendus comme l’antithèse de toutes les élections organisées en République démocratique du Congo.
Jean-Marc Kabund-a-Kabund, président intérimaire de l’UDPS, et Augustin Kabuya, son secrétaire général, ont, en réaction aux inquiétudes de LAMUKA, promis que le régime UDPS va organiser de «meilleures élections» du pays.
Toutefois, les réformes en cours semblent n’offrir aucune garantie de transparence, estime-t-on à Lamuka, de la coalition Union sacrée et au sein de la société civile, notamment l’Eglise catholique au Congo et l’Eglise du Christ au Congo (ECC), les plus représentatives de la RDC.
«Le mariage entre Lamuka et FCC n’est pas impossible»
Le rapprochement entre LAMUKA et le FCC (Front commun pour le Congo) devient de plus en plus évident.
Dans une interview au site d’infos en ligne, Lapru-nellerdc.info, le secrétaire permanent adjoint du PPRD, Ferdinand Kambere, n’exclut pas cette hypothèse.
«Le mariage entre les plateformes de l’opposition, tant qu’on tient sur les mêmes objectifs pour avoir les élections libres, transparentes et démocratiques, que les gens ne croient pas que ce mariage est impossible, un jour ça peut être possible. Lorsque la fois passée ils sont partis à Genève pour avoir un candidat unique, c’était cela », a dit Ferdinand Kambere.
Il est d’avis qu’une grande coalition de l’opposition va mettre en place, avec les forces sociales, pour contrer le régime de Félix Tshisekedi. «L’opposition peut toujours se réunir et même avec une grande partie de la Société civile pour barrer la route à toute tentative pour s’accaparer de la CENI», promet-il.
Quant à la composition de la CENI, Ferdinand Kambere reste intransigeant et s’aligne à la position du FCC : «Nous ne sommes même pas encore au niveau de la candidature, mais nous nous battons pour qu’il y ait une CENI consensuelle et que le processus électoral soit transparent, inclusif et démocratique. Nous nous battons pour le pays et pas pour les intérêts individuels».
Hugo Tamusa