Échos de la Jordanie

La diplomatie, c’est comme l’amour. Celle-là, comme la seconde, a ses raisons que la raison ignore. Et quand il s’agit de parler diplomatie, les dirigeants africains sont les seuls à en détenir le secret. A l’instar du président RD Congolais qui, quoique affligé d’une hernie discale cervicale, selon la version officielle, qui l’oblige à porter une minerve, et après une visite à l’exposition universelle de Dubaï où il a honoré le pavillon de son pays, s’est envolé pour Aqaba, en Jordanie. En périple diplomatique, a-t-on rapporté.

Certes, Félix Tshi-sekedi n’était pas le seul hôte du roi Abdallah II du royaume hachémite. On a noté aussi la présence, dans la cité balnéaire qui fait face à la ville israélienne d’Eilat, la présence de ses homologues rwandais, tanzanien et mozambicain. Mais la question demeure : celle de savoir l’apport de la Jordanie dans la résolution des conflits qui minent l’Afrique subsaharienne.

A moins de cautionner une sous-traitance pilotée en sous-main par les Etats-Unis et leur indéfectible allié israélien, les dirigeants des Etats africains, présents à Aqaba, ont chacun des soucis à se faire.

Félix Tshisekedi a un éternel œuf à peler avec les rebelles ougandais des ADF/NALU qui s’illustrent, de la mauvaise manière, dans des tueries quotidiennes au Nord-Kivu et en Ituri, sans que l’armée nationale parvienne à les éradiquer. Le Mozambique a de même un os de taille dans la gorge avec la présence des islamistes Shebabs dans sa province septentrionale du Cabo del Gabo, frontalière de la Tanzanie, en dépit de la présence d’une force expéditionnaire rwandaise, de la SADC, et de supplétifs russes du fameux groupe Wagner.

Quant au Rwanda, il continue à traquer sans y parvenir, un ennemi invisible, les rebelles de FDLR. Ce qui, d’une certaine manière aussi, justifie les nombreuses incursions de ses troupes en RDC.

Retour sur la présence du Président congolais en Jordanie. Les communiqués officiels ne manqueront pas de faire mention de l’amélioration des relations bilatérales entre nos deux pays. C’est le terme diplomatiquement consacré.

Mais à regarder à gauche et à droite, force est de constater une vacuité manifeste de la présence jordanienne en RDC, dont quelques unités combattantes opèrent dans les rangs de la Monusco. Mais, en termes d’investissements que d’échanges culturels, la Jordanie est nulle part en RDC. D’ailleurs, il faut être féru de culture pour savoir le nom de la capitale jordanienne, Amman.

Et d’ailleurs, il n’y a rien d’étonnant à tout ceci : notre Président a déjà séjourné en Serbie. On en attend encore les retombées.

Econews