Le Conseil constitutionnel sénégalais a annoncé les noms des 20 candidats à l’élection présidentielle du Sénégal, qui se tiendra le 25 février. Après un ultime recours, le principal opposant Ousmane Sonko a vu son dossier définitivement refusé au terme d’un rocambolesque feuilleton politico-judiciaire.
Les sages ont attendu le tout dernier moment pour mettre fin au suspense. C’est tard dans la soirée de samedi, juste avant la date butoir de validation des candidatures à la présidentielle du Sénégal, que les noms des 20 candidats ont été publiés par le Conseil constitutionnel. En tout, plus de 90 dossiers avaient été déposés initialement : un record dans l’histoire politique du pays.
Cette annonce compromet définitivement les ambitions présidentielles d’Ousmane Sonko, principal opposant au pouvoir. Il lui restait encore un mince espoir, mais c’est depuis sa cellule de prison qu’il a appris le rejet de sa candidature.
Mis en détention depuis plusieurs mois pour plusieurs chefs d’inculpation dont «atteinte à la sûreté de l’Etat», ses avocats avaient déposé un recours pour lui permettre de rester dans la course malgré le rejet de son dossier par l’administration le 5 janvier dernier.
«Un sprint»
Pour la première fois dans l’histoire du Sénégal, le chef de l’Etat n’est pas candidat à sa succession. C’est l’actuel Premier ministre Amadou Ba qui devra défendre le bilan des deux mandats du président Macky Sall en portant les couleurs de la coalition présidentielle. «La candidature d’Amadou Ba, peu friand des médias, n’a pas encore réellement imprimé dans l’opinion et il devra rapidement combler ce déficit de popularité : la campagne est courte, c’est un sprint», souligne l’analyste politique Babacar Ndiaye.
Face à lui, Khalifa Sall, ancien maire de Dakar et politicien expérimenté fait figure de concurrent sérieux. La candidature de Karim Wade, le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, qui a gouverné le pays pendant 12 ans, a quant à elle été rejetée à cause de sa double nationalité franco sénégalaise, la loi interdisant aux binationaux de se présenter à l’élection.
Avec lesechos.fr