Il y a des coïncidences qui laissent perplexe. Au moment où le ministre des Finances et ses collègues du Budget et du Plan accompagnés de la gouverneure de la Banque centrale prennent part – avec succès du Congo, dit-on – à Washington aux revues annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international; pendant que le Conseil d’administration de l’ITIE (acronyme anglais pour Initiative internationale de transparence des industries extractives) félicite la RDC pour avoir atteint un score très élevé (95,5 points) en termes de divulgation des contrats, de paiements internationaux et de dépenses quasi fiscales, malgré les restrictions liées à la pandémie du COVID-19, voilà que le pays est indexé par le Groupe d’action financière (GAFI) basé en France inscrit la RDC sur sa liste grise. Cela signifie que les résultats de l’évaluation mutuelle du pays ont constaté des faiblesses dans la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. A défaut de combler ces faiblesses, viendra l’étape des sanctions. Entre-temps, le pays est mis sous surveillance.
Pour les familiers des méandres de la politique congolaise, c’est dans l’ordre naturel des choses. Au Congo-Zaïre, une mauvaise nouvelle en chasse de bonnes. Et les prestations de l’équipe nationale de football l’ont prouvé à maintes reprises. A chaque victoire sur le plan continental qui soulève une clameur euphorique du nord au sud et de l’est à l’ouest, succède une défaite retentissante qui plonge une nation entière dans la consternation.
Les prestations en dents de scie des institutions ne semblent pas bien comprises par les organismes internationaux qui procèdent pourtant par un échange impartial d’informations. La lutte contre la corruption célébrée à longueur des journaux télévisés, et l’anecdotique amélioration du climat des affaires propices à attirer de gros investisseurs tardent à se matérialiser. Et le ballet diplomatique des plénipotentiaires occidentaux qui se succèdent à Kinshasa à un rythme infernal n’est pas synonyme de satisfecit. Les portes fermées loin des caméras, leur discours est sans équivoque.
Dans une société obnubilée par un discours politique qui a fait une fixation sur les élections au prix de joutes au couteau, où l’élimination des adversaires politiques a pris un inquiétant ascendant sur une gouvernance responsable, les mauvaises nouvelles seront toujours au rendez-vous.
Econews