En République Démocratique du Congo, il y a d’un côté les privilégiés de la République qui ont droit à tout jusqu’à contourner les procédures judiciaires, et de l’autre, les bannis ou les martyrs de l’Etat, ceux-là qui doivent subir tous genres de tortures parce qu’ayant refusé d’adhérer au courant de l’Union sacrée de la nation
Au Congo, qui se veut démocratique, on ne peut donc pas s’étonner qu’un condamné de droit commun bénéficie de la grande faveur de se faire soigner à l’extérieur du pays, tout en prenant le temps d’y rester, sans qu’un commis de la Justice ne lève son petit doigt pour crier à l’imposture. C’est aussi cela l’Etat de droit. En RDC, Vital Kamerhe en est une parfaite illustration.
Condamné en première instance par le Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe pour son implication dans la déroute du programme, dit de «100 jours», puis en deuxième instance devant la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe, il a, par la suite, bénéficié d’une liberté provisoire, avant d’être autorisé à poursuivre des soins hors de la RDC. Décidément, Kamerhe a été un condamné hors pair. C’est aussi cela l’Etat de droit.
Tout récemment, Jean-Marc Kabund-a-Kabund a crié sur tous les toits, dénonçant l’attitude de Christophe Mboso Nkodia Pwanga, président de l’Assemblée nationale, qui l’empêcherait d’aller se faire soigner en Grande-Bretagne pour des problèmes de genou. Vous avez bien entendu : juste pour un genou malade.
Présenté comme 1er vice-président démissionnaire de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Kabund vient, enfin, d’avoir l’autorisation de sortie de la RDC, signée par le même, Christophe Mboso, qui la lui avait refusé auparavant. L’ordre, dit-on, est venu d’en-haut. Comme pour dire, en RDC, la liberté de mouvement ne dépend pas que de ce que rappelle la Constitution. Tout est lié à l’humeur du Chef. L’ancien Premier ministre, Matata Ponyo Mapon, en sait quelque chose.
En tout cas, pour Jean-Marc Kabund, qui reste jusqu’à preuve du contraire, encore et toujours 1er vice-président de l’Assemblée nationale, il peut circuler librement, sans que la DGM (Direction générale de migration) ne s’interpose.
Francis M.