Non partant aux élections du 20 décembre 2023, le FCC (Front commun pour le Congo), famille politique du président honoraire Joseph Kabila, n’a pas changé d’un iota sa position. Le FCC reste de marbre et confirme son boycott du processus électoral en cours, aussi longtemps que ses préalables ne seront pas pris en compte. C’est la position qu’il a redite, samedi 14 octobre, au terme des échanges avec une délégation du SADC (Communauté de développement de l’Afrique Australe), présente à Kinshasa pour déblayer le chemin qui mène aux scrutins du 20 décembre prochain.
Au cœur de ces discussions se trouvait le processus électoral en cours en RDC. Le FCC a profité de cette opportunité pour réitérer ses préoccupations majeures relatives au processus électoral.
Plusieurs personnalités de premier plan du FCC, parmi lesquelles Emmanuel Shadary, Jaynet Kabila, Néhémie Mwilanya, Aubin Minaku Ndjalandjoko et Marie-Ange Mushobekwa, étaient présentes à cette réunion.
Le FCC insiste sur l’importance d’assurer une représentation adéquate de l’opposition issue du FCC au sein de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Cette commission joue un rôle essentiel dans l’organisation et la supervision des élections en RDC. Telle qu’elle est organisée et composée aujourd’hui ne permet pas une totale confiance de tous les acteurs, explique l’ancienne majorité.
Le FCC souligne également la nécessité de mettre en place une Cour constitutionnelle équilibrée et véritablement indépendante. Une telle Cour, soutient-il, a un rôle déterminant dans l’interprétation de la Constitution et dans le règlement des litiges électoraux.
Le FCC plaide également en faveur d’une loi électorale consensuelle qui garantit, selon lui, plus de transparence dans le processus électoral.
Dans un climat politique, particulièrement tendu, le FCC réclame la sécurité physique des acteurs de l’opposition, compte tenu, souligne-t-il, des menaces et des persécutions fréquemment dirigées contre les opposants.
Le FCC appelle aussi à rétablir la sécurité dans la partie Est de la RDC et dans la province de Mai-Ndombe, où l’insécurité persistante a un impact sur la stabilité et la participation électorale.
En septembre, le FCC avait déjà exprimé ces préoccupations, insistant sur l’importance d’une CENI inclusive, d’une Cour constitutionnelle équilibrée et d’une loi électorale plus équitable. L’objectif, dit-il, est de créer les conditions nécessaires pour des élections transparentes et démocratiques en RDC.
C’est dire que le FCC de Joseph Kabila reste cabré sur sa position et n’est pas prêt à une quelconque concession. Mais, pris sous cet angle, le point de vue défendu par le FCC ouvre grandement la porte au glissement du cycle électoral et renvoie aux calendes grecques les élections du 20 décembre 2023.