1019 61

Gestion opaque de 10 millions USD du Fonds Muanda : Didier Budimbu au cœur de la maffia (IGF-LICOCO)

Un rapport accablant de l’Inspection générale des finances (IGF), relayé par la Ligue congolaise de lutte contre la corruption (LICOCO), expose un vaste détournement de 10 millions USD destinés à la rénovation de Muanda, cité côtière du Kongo Central. Didier Budimbu, ministre des Sports et ex-titulaire des Hydrocarbures, est mis en cause pour avoir siphonné 200 000 USD à titre personnel, tandis que Michelle Makengo, cheffe du Comité de gestion du Fonds Muanda (CGFM) qu’il a nommée, aurait perçu 132 630 USD en frais de mission fantaisistes. Entre projets fictifs, comptes opaques et violations des procédures, près de 9 millions USD se sont évaporés, plongeant Muanda dans un désastre socio-économique. La LICOCO exige la révocation immédiate de Didier Budimbu, l’arrestation des responsables et une mobilisation citoyenne pour briser l’impunité.

Un rapport explosif de l’Inspection générale des finances (IGF), relayé par la Ligue congolaise de lutte contre la corruption (LICOCO), jette une lumière crue sur la gestion opaque d’un fonds de 10 millions USD destiné à la rénovation de Muanda, cité côtière du Kongo Central. Au centre des accusations : Didier Budimbu, ministre des Sports et ancien ministre des Hydrocarbures, ainsi que plusieurs responsables du Comité de gestion du Fonds Muanda (CGFM).

Selon le document de l’IGF, ce fonds, issu d’un avenant n° 9 signé entre l’État congolais et la société pétrolière Perenco, devait financer des projets locaux pour améliorer les infrastructures et les conditions de vie à Muanda. Or, près de 90% de l’enveloppe aurait été dilapidée. LICOCO affirme que plus de 8 millions USD ont été injectés dans des projets «non réalisés ou inachevés», tandis que 700.000 USD restent introuvables dans les comptes.

BUDIMBU ET MICHELLE MAKENGO DANS LE VISEUR

Le rapport accuse Didier Budimbu de s’être «personnellement attribué 200 000 USD sans justification ». Michelle Makengo, nommée par ce dernier à la tête du CGFM, aurait perçu 132 630 USD en frais de mission, malgré l’absence de lien concret avec Muanda. Pire, le siège du comité a été installé à Kinshasa, à plus de 300 km de la zone concernée, rendant toute supervision locale impossible.

L’enquête révèle également des violations graves des procédures : paiements en espèces non documentés, recrutements fictifs, et absence de déclaration fiscale pour le comité. «Ces pratiques violent les lois sur les marchés publics et sapent tout espoir de développement pour Muanda», dénonce la LICOCO dans un communiqué.

Face à l’ampleur des malversations, l’ONG réclame la «révocation immédiate» de Didier Budimbu par le président Félix Tshisekedi, ainsi que l’arrestation des responsables impliqués. Elle appelle aussi les habitants de Muanda à se mobiliser pour «exiger justice et transparence ».

SILENCE DU GOUVERNEMENT

À ce jour, ni le ministère des Hydrocarbures ni la présidence de la République n’ont réagi publiquement. Les tentatives de contact avec Didier Budimbu sont restées sans réponse. Dans un pays régulièrement classé parmi les plus corrompus au monde par Transparency International, ce scandale relance le débat sur l’impunité des élites.

Les habitants de la cité côtière, privés de promesses de développement, s’interrogent : «Où est passé cet argent ?», s’indigne un responsable local sous couvert d’anonymat. Les écoles et routes délabrées contrastent avec les sommes colossales allouées.

La balle est désormais dans le camp des autorités congolaises. Entre pression citoyenne et attentes des partenaires internationaux, le dossier Muanda pourrait devenir un test crucial pour l’engagement du gouvernement dans la lutte anti-corruption.

Econews

1019 62

«La LICOCO est très préoccupée par la gestion des fonds alloués par la société Perenco pour le développement de Muanda »

Il convient de signaler qu’après la signature de l’avenant 9 entre la Société Perenco et le Gouvernement de la RDC, cette dernière avait alloué un montant de 10 millions USD pour le développement de la Ville de Muanda.

Le 18 mars 2022, sur décision du Ministre Didier BUDIMBU, alors Ministre des Hydrocarbures, le Comité de Gestion du Fonds Muanda avait été publié et des personnes furent nommer pour la gestion de ces fonds.

Après plusieurs dénonciations des acteurs de la Société Civile de Muanda sur la mauvaise gestion de ces fonds par les membres du Comité de Gestion du Fonds Muanda, l’Inspection Générale des Finances a diligenté une mission de contrôle le 26 juillet 2024.

Le rapport de la mission de l’IGF, que la LICOCO a consulté, fait des graves révélations sur la gestion du fonds Muanda et des responsables sont cités nommément et particulièrement l’ancien Ministre des Hydrocarbures, Didier BUDIMBU, qui avait effectivement pris la décision de créer le fameux Comité de gestion du Fonds Muanda.

Selon le rapport de contrôle de l’IGF, que vous pouvez lire sur le site web de la LICOCO www.licoco.org , M Didier BUDIMBU s’est octroyé une somme de 200 000 USD, pour des motifs non connus.

La Présidente du Comité de gestion du fonds Muanda, Mme Michelle Makengo, nommée par M. Didier Budimbu, s’est octroyé les frais de mission de l’ordre de 132 630 USD.

Vous comprendrez pourquoi elle avait préféré mettre le bureau du CGFM à Kinshasa au lieu de Muanda.

Des projets inachevés, arrêtés ou non commencés ont englouti une somme de plus de 8 millions USD, précise le rapport de contrôle de l’IGF.

Ce fameux Comité de Gestion du Fonds Muanda n’a pas pu justifier l’utilisation d’un montant de plus de 700.000 USD.

Plusieurs autres griefs sont retenus contre les responsables du CGFM dont par exemple, la violation du processus des marchés publics, le non-paiement de l’IPR des agents, le paiement en espèce d’un montant supérieur à 10.000 USD à certains fournisseurs et prestataires, le recrutement des prestataires fictifs, etc.

La LICOCO encourage le Parquet Général près la Cour d’appel de la Gombe, qui a déjà ouvert une action judiciaire contre certains membres du fameux CGFM et demande l’arrestation immédiate de Mme Michelle Makengo, de son Directeur Financier et de tous les responsables des sociétés qui ont perçu l’argent pour exécuter des travaux mais non réalisés.

Quant au Ministre Budimbu, étant donné qu’il est au Gouvernement, la LICOCO demande au Président de la République de le révoquer dans l’immédiat et le transférer devant les Cours et Tribunaux pour justifier la gestion du CGFM qui était sous son autorité.

La LICOCO demande à la population de Muanda d’exiger au Président de la République de sanctionner son Ministre Didier Budimbu et toutes les personnes impliquées dans le détournement de ces fonds.

Fait à Kinshasa, le 8 avril 2025                                        

Pour la LICOCO

Ernest MPARARO

Secrétaire Exécutif