Accusé de malversation financière par l’Inspection générale des Finances (IGF), Jean Ngoyi Mvunzi est destitué de ses fonctions du ministre provincial en charge des finances et de l’Economie par le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka.
Le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila, vient de nommer Félicien Kuluta Ntula au poste de ministre provincial en charge des Finances et de l’économie en remplacement de Jean Ngoyi Mvunzi qu’il a destitué, aux termes d’un arrêté, parce qu’accusé de malversation financière par l’Inspection générale des Finances (IGF).
Le même arrêté désigne Eddy Mfumu Mpoko pour succéder à M. Félicien Kuluta Ntula, nommé au poste de ministre provincial des Finances et qui exerçait auparavant les fonctions de directeur général à la Direction générale des recettes de Kinshasa (DGRK).
Les observateurs promettent de suivre de près les premières actions du nouveau ministre des Finances pour voir comment il abordera les défis complexes auxquels est confrontée la ville de Kinshasa en matière des finances et de l’économie.
Pour rappel, l’inspection générale des finances avait récemment effectué un contrôle des finances publiques au sein du gouvernorat de Kinshasa. Le rapport établi par la mission d’encadrement déployée à l’Hôtel de ville de Kinshasa a découvert les causes, les responsables de la faible mobilisation et la mauvaise gestion des recettes dans la capitale. Les conclusions transmises au chef de l’exécutif provincial de Kinshasa épinglent des pratiques qui ne relèvent pas d’une gestion orthodoxe.
L’inspecteur général des finances fait également savoir que ces pratiques entraînent une ignorance des droits revenant aux services d’assiette, consacrent la consommation des recettes urbaines à la source et privent ainsi la ville de moyens de la politique. Pour ce faire, il soutient que la sauvegarde des intérêts de la ville passe par le changement d’un acteur clé de la chaîne de la recette, à savoir le ministre provincial des Finances.
Une célérité étonnante
La destitution de Jean-Ngoyi Mvunzi suscite des réactions dans tous les sens. Les uns s’en réjouissent en l’incriminant des maux dont ils souffrent; les autres estiment que l’ancien ministre provincial des Finances et de l’économie jouit de présomption d’innocence pour n’avoir pas encore usé de ses droits de défense. Pour ce faire, ils s’étonnent de la célérité avec laquelle a été prise la sanction extrême à l’endroit de l’incriminé.
En outre, intervenant sur la chaîne de radio Top Congo Fm, un député provincial a réagi en promettant d’initier une question orale à adresser au chef de l’exécutif provincial de Kinshasa. Car, s’indigne-t-il, il est inadmissible que ce dernier, en sa qualité d’ordonnateur principal de gestion des finances, soit exempté de tout soupçon. Il tient à ce que l’Assemblée provinciale de Kinshasa se saisisse du dossier à la session de mars pour tirer les choses au clair.
Compte tenu du nombre de mois d’arriérés de salaire qu’accusent les agents administratifs de l’Hôtel de ville de Kinshasa ainsi que les membres du gouvernement provincial, le débat à la session de mars l’Assemblée provinciale de Kinshasa s’annonce houleux au cas où les élus du peuple parvenaient, cette fois-ci, à interpeller le gouverneur de la ville de Kinshasa sur la situation préoccupante qui prévaut actuellement dans sa juridiction.
Véron Kongo