Vingt-quatre heures après sa rentrée politique le 22 août 2022, Vital Kamerhe a créé la surprise, en s’affichant sous les lambris de la Présidence de la République lors de la visite à Kinshasa de l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo. Les services de communication de la Cité de l’Union africaine ont cru recadrer les choses en faisant valoir que le président de l’UNC n’aurait pas pris part aux échanges entre le Chef de l’Etat et son hôte de marque mais qu’en revanche, il a eu un aparté avec l’ex-général nigérian, envoyé spécial de l’Union africaine.
Rien à voir donc avec l’audience officielle ? Allons donc ! Seuls les naïfs se prêteront à la dérobade maladroite de la Présidence de la République, en avalant les couleuvres d’une communication qui multiplie des bévues. Le fait reste que Vital Kame-rhe était là, et bien là, de retour sur des terres qui sont siennes, d’une certaine manière.
La présence de Vital en ces lieux était surtout un immense pied de nez adressé aux membres influents du premier cercle du Chef de l’Etat se réclamant d’un «tshisekedisme » pur et dur, mais particulièrement de leurs origines communes avec le clan Tshisekedi. Il est facile d’imaginer qu’ils sont nombreux à avoir fait profil bas, et rasé les murs des couloirs, face au retour à la Zorro de leur ennemi juré qu’ils avaient, à coup sûr, enterré trop tôt lors de son procès, dit de 100 jours.
Expérimentant à leurs dépens le retour de la manivelle, ils auraient pourtant anticipé la réhabilitation de l’homme de Bukavu s’ils s’étaient souvenus de la déclaration de Félix Tshisekedi naguère, pour qui «Kamerhe était appelé à jouer un grand rôle dans ce pays». Pourtant, à ce moment, le camarade Vital séjournait déjà à la prison de Makala !
Vu par l’autre bout de la lorgnette, l’on se rend compte qu’en ramenant au-devant de la scène politique son allié dans l’Accord dit de Nairobi – du reste jamais abrogé-, Félix Tshi-sekedi envoyait un message sans équivoque à son entourage immédiat : rien ne sera plus comme avant !
Et à l’heure où les rumeurs sur un probable réaménagement technique du Gouvernement se font de plus en plus persistantes, le locataire de la Cité de l’UA est en train de se défaire des liens devenus encombrants de la multitude de ses conseillers physiques et virtuels qui entravent ses initiatives soit par excès de zèle, soit par un esprit sectaire, poison radical d’une politique bien pensée.
Il peut s’autoriser de boire son petit lait, le camarade Vital. De toute façon, ce n’est pas lui qui en perd le sommeil !