La corruption, une gangrène

On pensait qu’avec l’avènement du Président de la République, Félix Tshisekedi, les lignes de la corruption allaient sensiblement reculer en République Démocratique du Congo. Bien au contraire. On est encore loin de ce cas de figure.
Quatre ans après l’alternance démocratique de janvier 2019, la corruption s’est plutôt enracinée dans le pays jusqu’à s’institutionnaliser. C’est une gangrène qui ronge la société congolaise privant l’Etat congolais d’une bonne manne financière qui pouvait servir à la reconstruction du pays.
En visite apostolique en RDC, le Pape François est revenu sur ce… fléau devant des jeunes, catholiques et catéchistes, réunis jeudi au stade des Martyrs de la Pentecôte.
Le Pape François est bien conscient de gros dégâts que crée la corruption en RDC. A l’unisson, il a convié la jeunesse congolaise à s’engager dans la lutte contre la corruption. «Tous ensemble, disons non à la corruption !». Un message qui a résonné à l’unisson au stade des Martyrs.
L’on se rappelle que, dans une interview accordée à la presse locale, depuis la ville de Goma, le Président Félix Tshisekedi s’était dit révolté par le niveau de corruption et de détournement de deniers publics en RDC. Il n’imaginait pas le degré d’expansion de ce phénomène, avant d’accéder à la magistrature suprême, avait-il révélé. C’est dire combien la corruption annihile les efforts de développement en RDC. C’est un cancer qui a presque atteint le niveau de métastase.
Mais, il n’y a aucune raison de désespérer. Car, des actes, généralement coordonnées, se mettent en place pour en limiter les dégâts.
Toujours est-il qu’à l’échelle internationale, la RDC passe encore pour un mauvais élève. En effet, Transparency International a publié, le 31 janvier 2023, son rapport de l’indice de perception de la corruption (IPC) pour l’année 2022. Selon cette structure, la corruption reste à la base des multiples crises dans le monde et affecte la sécurité de plusieurs nations.
Selon ce rapport, la RDC figure parmi les cinq pays les moins pacifiques au monde et l’IPC la place également parmi les 20 derniers pays les plus corrompus au monde avec un score de 20%.
Depuis son arrivée au pouvoir, Félix Tshisekedi fait un grand effort en envoyant des signaux qui rassurent. Dans ce domaine, l’Inspection générale des finances (IGF) a glané des points. Il s’agit maintenant de maintenir le rythme dans se lasser.
En RDC, la corruption est devenue non seulement systémique, mais aussi institutionnelle, structurelle et organisationnelle du fait que sa fréquence constitue toute une culture acquise par la majorité des citoyens au sein de la communauté congolaise. Elle met en danger la démocratie, la sécurité et le développement de la RDC. C’est dire que l’effort doit être collectif pour barrer la route à ce fléau qui ne fait qu’accroître le fossé social en RDC.

Econews