Dans la bataille qui l’oppose à celle qui est désormais l’ex-ambassadrice de la République Démocratique du Congo, Mme Isabel Machik Tshombe, le vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, a eu gain de cause, malgré l’avis favorable du Conseil d’Etat qui a ordonné la réhabilitation de l’ancienne diplomate dans ses fonctions.
Selon l’Agence congolaise de presse (ACP), le rappel définitif au pays de Mme Tshombe a été confirmé lundi, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, contrairement à la dernière ordonnance du Conseil d’Etat la lavant de toute sanction.
«C’est donc de manière volontaire, que madame Isabel Machik Tshombe a induit subtilement le Conseil d’Etat en erreur en lui faisant croire que la procédure disciplinaire ouverte à sa charge n’a pas été conclue, et en dissimilant la décision de son rappel définitif contenue dans les conclusions du rapport de la commission de discipline ad hoc », a noté ce communiqué.
«(…) dans le cas d’espèce, l’autorité hiérarchique de cette dernière, respectueuse de la loi, a scrupuleusement suivi la procédure disciplinaire depuis la constatation des faits graves, reprochés à madame Isabel Machik Tshombe et son rappel en consultation à la Centrale, jusqu’à la conclusion de ladite procédure, et la notification de la décision de son rappel définitif par exploit d’huissier en date du 27 avril 2023 (…).La décision de son rappel définitif a été communiquée depuis lors au gouvernement français », a précisé la source.
Le ministère des Affaires étrangères a rassuré que «toutes les dispositions sont d’ores et déjà prises pour rétablir la vérité dans l’opinion et empêcher l’ambassadrice de continuer à manipuler l’opinion pour des buts inavoués, alors qu’elle est consciente du fait qu’il s’agit d’un dossier définitivement clos».
«Le dossier qui défraie la chronique actuellement, est un dossier purement administratif et non politique, comme une certaine opinion veut le faire croire», a affirmé la source.
Accusée de malversations financières
En date du 11 août 2023, le Conseil d’Etat a enjoint le ministère des Affaires étrangères de clôturer la procédure engagée par des auditions depuis le 25 janvier 2023 contre Mme Isabel Mashik Tshombe.
Cette juridiction a même ordonné de «fixer une date de son retour à son poste dans les 15 jours qui suivent la notification de son ordonnance».
L’ambassadrice congolaise a été appelée dernièrement par le ministère à justifier un «déficit de trésorerie» d’environ 1,8 million d’euros pour «la vente des passeports», «frais de visas et autres actes de chancelleries» effectués, de janvier à novembre 2022.
Le vice-Premier ministre a également reproché à la diplomate «le non-versement au profit du trésor public» d’un montant de 2,5 millions d’euros pour les trois dernières années et de «s’être octroyée des avantages illicites exorbitants».
Avec ACP