En son temps, Christophe Mboso, président de l’Assemblée nationale, a lancé, du haut de la tribune de la chambre basse du Parlement : «Quittez les groupes armés », faisant allusion au drame qui s’abat dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. Mme Bintou Keïta, représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies en RDC et patronne de la Monusco, n’a, à peine, que neuf mois de mandat à la tête de la mission onusienne, mais elle semble avoir compris le nœud des tensions récurrentes qui minent la partie Est de la RDC. Si la Monusco fait ce qu’elle peut faire, dans les limites de son mandat, Bintou Keïta, rappelle que la Monusco ne peut nullement se substituer au gouvernement congolais. Jeudi devant la presse, elle a dit toutes ses vérités, assistée à l’occasion, du porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya.
La Mission des Nations Unies pour la stabilisation de la République Démocratique du Congo, c’est une histoire qui dure depuis plus de 20 ans. Jeudi, à l’occasion du briefing habituel, le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, a convié, pour la circonstance, Mme Bintou Keïta, représentante spéciale du secrétaire générale des Nations Unies en RDC et patronne de la Monusco.
Si Mme Bintou Keita ne compte que neuf mois depuis son affectation en RDC, elle semble avoir cerné le vrai problème des tensions récurrentes qui minet la partie Est de la République. Certes elle s’est réservée à le dire à voix audible – sans doute astreint aux réserves diplomatiques – mais la patronne de la Monusco croit, comme d’autres avant elle, que le retour de la paix dans la partie orientale de la RDC est avant toute une affaire des Congolais.
«Ce n’est pas la Monusco, avoue-t-elle, qui va ramener la paix en RDC, « c’est une affaire du Gouvernement congolais, la Monusco vient juste en appui »
Dans sa peau d’une Africaine, Mme Keita n’exprime qu’un vœu : «Mon souhait est de voir ce pays, qui a la dimension d’un continent, recouvrer la paix ». Mais, pour y arriver, la patronne de la Monusco pense que les Congolais doivent jouer franc jeu. «Je recommande l’amour entre Congolais, car ils restent maîtres de leur destin», a lancé la cheffe de la Monusco.
Bien avant lui, Christophe Mboso, président de l’Assemblée nationale, avait usé de la même métaphore, réagissant au drame récurrent du territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu : «Quittez les troupes ! »
Mme Bintou Keita s’inscrit dans la même démarche, celle de responsabiliser les Congolais pour s’impliquer véritablement dans le retour de la paix dans les provinces meurtries de l’Ituri et du Nord-Kivu
De l’avis de Mme Keita, la Monusco n’est pas appelée à s’éterniser en RDC «Nous préparons les conditions de notre retrait (…) Je ne veux pas dire quand est-ce que la Monusco va quitter, mais elle reste un partenaire qui est venu pour un objectif précis : aider l’Etat congolais à sécuriser son territoire et son peuple… Le retrait, on en parle. C’est toujours à l’ordre du jour ».
En 20 ans de présence sans discontinuer en RDC, Mme Bintou Keïta s’est dit satisfaite de la présence onusienne. «Je reconnais qu’il y a des aspects où nous, comme mission, on doit améliorer, mais je peux être fière du travail qu’abat tout le personnel de la Monusco », note-t-elle.
Econews