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Le G7 condamne l’offensive de l’AFC/M23 et exige le retrait des forces rwandaises

Dans une déclaration commune, les pays membres du G7 ont fermement condamné l’offensive militaire en cours menée par la coalition AFC/M23, soutenu, selon eux, par le Rwanda, dans les provinces troublées de l’Est de la RDC.  

Les dirigeants des sept puissances industrialisées dénoncent une «violation flagrante de l’intégrité territoriale» congolaise, ainsi que les violences généralisées, les déplacements forcés de populations et les «graves atteintes aux droits de l’homme et au droit humanitaire international» qui accompagnent cette recrudescence des combats.

Depuis plusieurs semaines, la reprise des hostilités par le M23 dans la région du Nord-Kivu a plongé des centaines de milliers de civils dans une crise humanitaire aiguë. Selon les Nations unies, près de 250 000 personnes ont fui leurs villages en raison des exactions attribuées aux rebelles, mais aussi aux Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé opposé au M23. Les témoignages recueillis par les ONG locales font état d’exécutions sommaires, de pillages et de violences sexuelles systématiques.

Le G7, qui inclut les États-Unis, la France, l’Allemagne et le Japon, entre autres, a qualifié cette offensive de «menace directe pour la stabilité régionale». Les membres du groupe ont réitéré avec insistance leur appel au «retrait immédiat et sans condition» des combattants du M23 et des éléments de la Force de défense rwandaise (FDR) – régulièrement accusés par Kinshasa et l’ONU de soutenir la rébellion – «de toutes les zones occupées ».

Outre les impératifs sécuritaires, le G7 a exhorté toutes les parties prenantes à soutenir les efforts de médiation menés par la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Ces organisations régionales tentent depuis des mois de relancer un dialogue inclusif, en vain. Dans leur déclaration, les sept puissances ont également insisté sur la nécessité de «garantir l’obligation de rendre des comptes» pour les crimes commis, visant explicitement le M23, les FDLR et «tous les acteurs armés sans exception».

Par ailleurs, le G7 a souligné l’importance d’une «participation significative des femmes et des jeunes» dans les processus de paix, rappelant que les conflits prolongés dans l’Est congolais privent toute une génération de perspectives d’avenir.

PRESSIONS DIPLOMATIQUES 

Cette prise de position intervient alors que la Monusco, la mission de l’ONU en RDC, entame un retrait progressif du pays, et que les critiques s’accumulent contre l’incapacité de la communauté internationale à enrayer les cycles de violence. Si le G7 n’a pas annoncé de sanctions concrètes contre le Rwanda – un allié stratégique de plusieurs capitales occidentales –, son texte marque un durcissement notable du ton.

Les observateurs soulignent toutefois que les appels répétés au retrait des forces étrangères et à la paix négociée peinent à se concrétiser sur le terrain. Pour de nombreux Congolais, l’urgence reste la protection des civils et la restauration de l’autorité de l’État dans des régions où les milices prolifèrent depuis près de trente ans.

La déclaration du G7, bien que saluée par Kinshasa, laisse en suspens la question des moyens concrets pour imposer ses demandes. Alors que les négociations à Luanda patinent et que les combats se poursuivent, la balle est désormais dans le camp des acteurs régionaux et de l’Union africaine. Reste à savoir si cette condamnation internationale, aussi ferme soit-elle, parviendra à infléchir la dynamique de guerre… ou si elle rejoindra la longue liste des déclarations sans lendemain.

Une chose est certaine : dans les camps de déplacés de Goma ou de Bukavu, chaque jour perdu se compte en vies brisées.

Francis N.

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