Il n’existe aucune monnaie qui serait à même de remplacer le dollar comme monnaie de réserve mondiale. En revanche, il existe un actif monétaire qui pourrait remplacer les réserves de dollars : il s’agit de l’or.
Cela fait plusieurs années que les analystes, moi y compris, alertent l’opinion publique sur l’effondrement du dollar comme monnaie de réserve mondiale.
Ce processus peut prendre plusieurs années. Par exemple, le déclin de la livre sterling, autrefois première monnaie de réserve mondiale, a duré 30 ans, de 1914 (le début de la Première Guerre mondiale) à 1944 (la conférence de Bretton Woods).
Pourtant, les événements actuels se déroulent à une telle vitesse, que l’effondrement se produit devant nos yeux.
On ne parle plus d’un évènement majeur qui se profile à l’horizon/ : cela a lieu en temps réel. La Russie vient d’arrimer le rouble à l’or au taux de 5.000 roubles pour un gramme d’or. La Chine est en train d’envisager avec l’Arabie saoudite la possibilité de payer le pétrole en yuan.
Israël envisage également d’accepter le yuan en échange de ses exportations de technologies de pointe. La Chine et la Russie sont en train de créer de nouveaux systèmes de paiement pour contourner les sanctions américaines. Vous voyez où je veux en venir.
Les banques centrales étrangères ne sont pas stupides
Les banques centrales achètent plus d’or qu’elles n’en vendent depuis 2010. De nombreux pays aux quatre coins du monde envisagent de laisser tomber le dollar, par peur d’être les prochains à voir leurs actifs en dollars gelés ou saisis par les États-Unis, comme ces derniers l’ont fait avec les actifs libellés en dollars de la banque centrale de Russie.
C’est logique. À quoi bon avoir des réserves de dollars, si les États-Unis peuvent geler ces comptes quand bon leur semble ? Les Américains ont tendance à prendre la puissance du dollar pour acquise, mais c’est une erreur. Dans les périodes telles que celle que nous traversons actuellement, il est parfois utile d’adopter le point de vue d’un pays étranger.
Les États-Unis utilisent le dollar à des fins stratégiques pour récompenser leurs alliés et sanctionner leurs ennemis. Mais l’utilisation du dollar comme arme ne se limite pas aux guerres commerciales et monétaires… Il est bien plus puissant que cela.
Il peut servir à créer de l’hyperinflation, des ruées bancaires ou des dissensions intérieures dans des pays ciblés par les États-Unis, pour entraîner un changement de régime. Les États-Unis peuvent renverser les gouvernements de leurs adversaires ou, à tout le moins, plomber leurs politiques sans tirer le moindre coup de feu.
Les sanctions financières américaines s’apparentent à une militarisation du dollar, qui peut viser n’importe quel pays, et non pas seulement la Russie.
La plus vieille forme de monnaie
Au moment où j’écris ces lignes, il n’existe aucune monnaie qui serait à même de remplacer le dollar comme monnaie de réserve mondiale. En revanche, il existe un actif monétaire qui pourrait remplacer les réserves de dollars… Cliquez ici pour lire la suite ! En revanche, il existe un actif monétaire qui pourrait remplacer les réserves de dollars… Cet actif n’est émis par aucune banque centrale. Il s’agit de l’or.
L’or est la plus vieille forme de monnaie. Le recours à l’or est la meilleure façon d’échapper aux guerres financières que livrent les États-Unis. L’or un actif corporel qui ne peut être contrefait. Il est complètement fongible (l’élément chimique de numéro atomique 79), de sorte qu’il est impossible de suivre sa trace. L’or peut être transporté dans des conteneurs scellés par voie aérienne. Il est donc impossible d’identifier les mouvements de l’or au moyen d’un suivi des avis de virement ou de surveillance satellite.
Les banques centrales et les ministères des Finances du monde entier parviendront prochainement à la même conclusion. En l’état actuel des choses, la meilleure protection financière consiste à acquérir de l’or physique pour soi-même, tant que l’offre physique le permet.
Le problème est que l’or n’est pas à la fête depuis quelque temps.
Il a subi l’une de ses corrections périodiques ces dernières semaines. L’once d’or valait 1.986 USD à la clôture des marchés le 19 avril, alors qu’il ne vaut plus que 1.815 USD au moment où j’écris ces lignes.
Ce n’est pas l’or qui est volatil
Mais l’or est volatil. Ou plutôt, le marché de l’or est volatil. Cela tient au fait que la majeure partie de l’offre se présente sous la forme d’instruments financiers (ETF, contrats à terme) adossés à l’or.
Imaginez que le marché de l’or est une pyramide à l’envers, avec une faible quantité d’or à la pointe, qui supporte une quantité astronomique d’instruments financiers adossés à l’or. Le marché des instruments financiers adossés à l’or peut être 100 fois plus grand que le marché de l’or physique.
Cela signifie qu’il y a 100 titres de propriété pour chaque once d’or physique. Imaginez un vestiaire de restaurant qui remettrait 100 jetons avec le même numéro pour une seule veste. Comme il n’y a qu’une seule veste, il y aura 99 malheureux.
C’est la même chose sur le marché de l’or.
C’est le marché des instruments financiers adossés à l’or qui engendre la volatilité. L’or en lui-même est remarquablement stable. Il semble instable uniquement car son prix est coté en dollars, dont le cours fluctue. Lorsque le cours de l’or recule, c’est parce que celui du dollar augmente. Lorsque le cours de l’or augmente, c’est parce que celui du dollar baisse.
Un système truqué
Le marché des instruments financiers sur l’or est très vulnérable aux manipulations de cours. La manipulation de l’or peut être le fait par des acteurs de marché comme les hedge funds et qu’autres acteurs de premier plan qui utilisent des ETF et des contrats non alloués. Ces manipulations existent et peuvent influer sur le cours de l’or à court terme.
Le cours de l’or est une lutte qui s’apprendre à un conflit entre les transactions sur l’or physique et celles sur les ETF.
Le cours de l’or bougera en partie à cause des manipulations. Il existe de nombreuses données mathématiques prouvant que le marché de l’or est manipulé pour comprimer les prix.
Par Jim Rickards (Chronique Agora)