Pour sa première plénière en tant que président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe n’a pas tardé à marquer son territoire et à affirmer son autorité. La cérémonie, retransmise en direct à la télévision nationale, a été le théâtre de vives tensions et de confrontations entre Kamerhe et Christophe Mboso, son prédécesseur désormais 2ème vice-président de l’Assemblée nationale.
Dès le début de la séance, un député national s’est levé pour solliciter une motion de défiance, et c’est avec fermeté que Kamerhe a réagi en lui rappelant que «nous ne sommes pas à l’ancien régime».
Le ton est donné : le nouveau président de l’Assemblée nationale ne compte pas se laisser marcher sur les pieds.
Pendant la cérémonie d’investiture du gouvernement de la Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, Kamerhe a profité de l’occasion pour lancer quelques piques à son prédécesseur, affirmant sa position et sa volonté de faire les choses différemment.
Il n’a pas hésité à menacer d’expulser les militants du parti politique de Christophe Mboso qui tentaient de perturber le déroulement de la plénière, affirmant sa détermination à faire respecter l’ordre et la discipline : «On ne va pas m’humilier, mais c’est la République. Vous êtes venus humilier le chef. Je sais me défendre… J’ai compris le petit jeu. Les policiers vont monter et on va vous faire descendre. Tout est suivi, en direct. Abandonnez votre projet. Nous sommes venus travailler (…).Je peux demander au chef de l’État de faire quitter certains du gouvernement (…). Monsieur Mboso, demandez à vos militants de se calmer. Sinon, je vais vous demander de monter là-haut pour les calmer.»
Le bras de fer entre Kamerhe et Mboso s’annonce donc intense et mouvementé. Les deux hommes forts de l’Assemblée nationale ne semblent pas prêts à faire des concessions, et c’est avec une certaine tension que les prochaines séances promettent d’être animées. Les citoyens congolais pourront suivre en direct les débats et les confrontations qui rythmeront la vie parlementaire, alors que la lutte pour le pouvoir et l’influence fait rage au sein de l’institution.
Francis M.