Au lendemain du discours du Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, de milliers de jeunes congolais ont répondu positivement et massivement à l’appel à la «mobilisation tous azimuts» du Président Tshisekedi en s’enrôlant au sein des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).
Plus question d’attendre les résultats du front diplomatique qui tardent à venir. Le front militaire en marche.
A peine deux jours après le discours mobilisateur du président de la République diffusé sur les antennes de la radiotélévision nationale, RTNC, au moins deux mille jeunes se sont déjà enrôlés dans les rangs de FARDC sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo vendredi 4 et samedi 5 novembre derniers.
Le porte-parole militaire, le général Sylvain Ekenge, l’a annoncé samedi 5 novembre 2022 à Kinshasa au cours d’une conférence de presse conjointement animée avec le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.
Les jeunes recrues seront envoyées dans les centres de formation militaires dont Kitona, dans le Kongo Central, a précisé le général Sylvain Ekenge lors de ce même point de presse.
Déjà à Goma, le samedi 5 novembre 2022, ils étaient plus de 800 à recevoir une formation accélérée par des instructeurs militaires. Des jeunes volontaires, très motivés, qui ont tenu à répondre à l’appel du premier citoyen congolais, Félix Tshisekedi, à s’enrôler dans l’armée.
Pendant que la mobilisation se poursuit sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo, sur le plan diplomatique, les pourparlers ont repris entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda.
Le samedi 5 novembre 2022, à Luanda, les chefs de la diplomatie congolaise et du Rwanda se sont engagés à «accélérer» le processus vers une désescalade des hostilités dans l’Est de la République Démocratique du Congo, dans un contexte de regain des tensions.
Comme toutes les fois passées, les deux pays se sont encore accordés sur un «maintien du dialogue» et «la définition d’un calendrier pour accélérer la mise en œuvre de la feuille de route» adoptée en juillet 2022 prévoyant une cessation des hostilités. Rien de nouveau sur ce point.
Faire confiance aux promesses non-tenues de Kigali, pendant que ses poulains, sur le terrain, continuent leur mésaventure, serait une distraction pour l’Etat congolais destinée à l’endormir. Seule la voix de force rassure.
Le train est déjà en marche. Rien ne servira de croire à cette nouvelle diversion rwandaise.
La jeunesse, de son côté, reste déterminée et prête à en finir, une fois pour toute, avec les agresseurs de la République Démocratique du Congo.
Les jeunes recrues, qui suivent déjà leur formation militaire dans des camps à travers le pays, lancent à leur tour un appel aux autres jeunes à répondre à l’appel du président Tshisekedi à s’enrôler massivement dans l’armée pour combattre les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda.
«Il faut que tous les jeunes congolais patriotes viennent pour appuyer les FARDC, c’est un grand sacrifice, bien sûr, mais nous ne voulons pas que notre pays tombe. Nous les jeunes, on va se battre », a lancé Mokili, un jeune recrue.
Le satisfecit des autorités militaires
Du côté des FARDC, les autorités militaires se disent satisfaits de l’adhésion massive des jeunes congolais, filles et garçons, au mouvement de mobilisation générale.
«Je suis très, très, très comptant de vous. Depuis ce matin, jusqu’à présent (samedi 5 novembre 2022, début d’après midi, Ndlr), nous sommes déjà au delà de 808 jeunes, garçons et filles, qui ont répondu présent à l’appel du chef de l’Etat ici à Goma», a indiqué Faustin Ndakala, le chargé des recrutements au sein de l’armée, dans la province du Nord-Kivu, avant de préciser qu’«à Beni (dans le grand Nord) 2018 jeunes congolais viennent de rejoindre Mambango pour la même cause ».
Cette adhésion massive des jeunes au sein des FARDC présage une réponse musclée de la RDC aux groupes armés qui sont à la base du climat d’insécurité qui persiste dans la partie Est du pays, plus particulièrement, aux rebelles du M23 soutenu par le Rwanda.
Conditions de recrutement
Ne peut être recruté, que les jeunes qui répondent aux conditions fixées par les règlements militaires congolais. Il faut savoir que ce recrutement se fait sous plusieurs conditions. Faustin Ndakala, le chargé des recrutements au sein de l’armée, dans la province du Nord-Kivu, a tenu à porter des éclaircissements sur ce point.
«La première condition pour être recrue, c’est d’être de nationalité congolaise; avoir un minimum d’études de deux ans, poste primaire; avoir une bonne moralité (bonne vie et mœurs) », a tenu à préciser Faustin Ndakala.
En attendant l’arrivée de nouvelles recrues, la formation se poursuit sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo.
Tighana Masiala