Muanda : le premier Salon congolais du tourisme et investissement a vécu

L’Office National du Tourisme (ONT) a organisé, en partenariat avec IPOSS – Event Sarl, le premier salon congolais du tourisme et dinvestissement en République Démocratique du Congo, avec pour objectif la promotion et le développement du tourisme de la cité côtière de Muanda (province du Kongo Central). Du 16 au 19 mai 2024, le territoire de Muanda a ouvert une nouvelle page dans le projet de valorisation de ses immenses atouts touristiques.

Point dentrée de la République Démocratique du Congo dans sa partie Sud-Ouest, la cité de Muanda jouit dun important potentiel touristique pour le développement du tourisme congolais. Elle offre également une grande opportunité dinvestissement dans le pays.

Avec la perspective de la construction du port en eaux profondes de Banana, ce salon du tourisme, dénommé salon BIYANO, a été organisé pour explorer de nouvelles niches touristiques.

Léquipe de lOffice National du Tourisme, dépêchée pour la circonstance, a quitté Kinshasa, le jeudi 16 mai, par la voie routière — question dexplorer les atouts touristiques de la province du Kongo depuis la ville de Kasangulu jusquà la cité côtière de Muanda. Léquipe de lONT sest toutefois arrêtée au Jardin botanique de Kisantu.

Etant un Jardin botanique et en même temps un parc, car contenant quelques espèces animales, le site touristique de Kisantu a été créé en 1900 par un frère jésuite belge, missionnaire au Congo Belge, Justin Gillet. Ce jardin est le premier et le plus grand complexe botanique dAfrique Centrale qui attirent les touristes et chercheurs du monde entier.

Cest vers 13h que léquipe de lONT a quitté Kisantu pour la ville de Muanda où la délégation est arrivé, le vendredi 17 mai, dans la matinée.

EFFERVESCENCE A MUANDA 

La deuxième journée du Salon congolais du tourisme et investissement a été consacré au circuit touristique Muanda et ses environs.

Guidés par Alain Bokoso, directeur de la Direction des investissements, partenariat et patrimoine, les touristes ont commencé avec la visite du village de NSIAMFUMU, situé à 14 kilomètres de la cité de Muanda. Ce village fût le lieu dembarquement des esclaves vers le nouveau monde au 15ème siècle. Ce lieu était préféré notamment pour sa navigabilité fluide sur locéan Atlantique. Il servait aussi de lien de rassemblement des esclaves venus de lAngola, de la République du Congo, de la RDC, du Sénégal, du Cameroun et du Gabon.

Le deuxième site visité était la forêt Mvula. A cet endroit, les esclaves avaient décidé de résister en créant un code commun pour communiquer. Doù lorigine de la langue créole.

Les touristes ont été ensuite conduits vers la marmite des esclaves, toujours dans le village Nsiamfumu. Cest une marmite en bronze qui servait à la préparation des repas des esclaves.

La chaine des esclaves figurait aussi parmi les vestiges de la traite négrière. Cest une chaïne qui servait à attacher les esclaves pour éviter que ces derniers senfuient.

Les touristes ont également visité le trou de stockage des esclaves. Ce trou servait à garder les esclaves avant leur embarquement pour les Amériques.

La plage TONDE, sur le bord de locéan Atlantique, na pas échappé à lattention de léquipe de lONT. Ce lieu, dit-on, fut lun des points dembarcation et de départ des esclaves vers lAmérique entre le 16ème et le 17ème siècle.

SALON BIYANO

Au-delà de la visite des sites, la journée du samedi 18 mai était consacrée aux panels autour du thème : «Et si Muanda était une destination touristique ? » Monsieur Alain Bokoso Mbo sest largement étendu sur le sous-thème : «Quid de linvestissement par rapport au tourisme ? »

La ville de Muanda dispose des attrais touristiques très importants. Cest la seule agglomération en RDC située au bord de locéan. Cette cité de Muanda renferme des sites très emblématiques tel que lembouchure du fleure Congo, certains vestiges de la traite négrière, le port en eau profonde de Banana en perspective pour ne citer que ceux-là.

La destination Muanda présente beaucoup de forces pour attirer les investisseurs, a indiqué M. Alain Bokoso, marquées, selon lui, par : la proximité avec la ville de Kinshasa, ceci favorise un afflux des touristes. MUANDA est donc une véritable destination touristique au regard des statistiques de fréquentations des sites situés à la cité côtière de Muanda ; Muanda dispose du seul parc marin, quest le parc marin de Mangrove.

Il y a donc lieu, pense-t-il, de booster les investissements touristiques dans cette partie et ses environs par, notamment des initiatives prives innovantes; des partenariats publics-privés entre les opérateurs du secteur du tourisme et lOffice National du Tourisme.

UNE FORTE ADHESION

Pour rappel, ce Salon a servi de cadre pour la promotion et le développement du tourisme de la région côtière de Muanda. «Nous pensons à une promotion des investissements touristiques de ce territoire de MUANDA, dans la perspective de la création du port en eau profonde», a rappelé, à cet effet, Alain Bokoso. Et de relever : «La République démocratique du Congo est une terre dinvestissement dans son ensemble partout au Congo on peut créer les investissements et prospérer mais spécialement à Muanda nous pensons à lavènement du port de Muanda est un élément incubateur qui va déclencher des investissements, quils nentendent pas pour venir déjà investir ».

Bien après, ladministrateur du territoire assistant de Muanda, Nicolas Kinduelo, sest attelé sur la question de lévolution du territoire de Muanda, rappelant que « lessentiel pour le tourisme est damener les opérateurs économiques à investir dans la mesure où lEtat ne peux pas lui-même investir ».

Wally Nzuzi, le chef de division du cadastre Muanda est, quant à lui, revenu, sur le plan foncier, déclarant : « Muanda est une terre rurale et ce nest que la cité de Muanda qui est urbanisée nous ne saurons pas parler du tourisme moins encore de linvestissement si nous ne parlons pas du foncier parce que tout ce qui peut être comme le tourisme, comme linvestissement seffectuent sur le foncier, nous sommes régis sur les normes du code foncier national qui dans ses articles 189 et 190 nous expliquent comment on peut avoir un lopin de terre. Sur le plan foncier muanda est vierge par rapport à tout ce qui a comme terre à Muanda jusquici loccupation est moins de de 10%, Muanda offre beaucoup des opportunités sur le plan foncier, à Muanda tu peux acquérir même cinq hectares de terre».

Mme Thérèse Baka-nseka, responsable de la structure «Women of vision», sest attardée sur la place de la femme dans le processus de développement et dinvestissement. «La femme congolaise doit prendre conscience quelle doit simpliquer dans le processus du développement du pays. Elle doit de ce fait être en quête de linformation», a-t-elle indiqué, soulignant que «le réseautage est également une des voies à emprunter pour le développement des investissements.

Le directeur provincial de lONT/Kongo Central, Albert Ndombele, a formulé son plaidoyer en ces termes : «Ce premier salon ne concerne pas seulement les opérateurs économiques de Muanda, il concerne également des opérateurs du Lualaba, Kolwezi, Kinshasa, Boma et de Matadi. Dans ce salon, un appel a été lancé à tous les entrepreneurs. Ils sont invités à investir dans le tourisme à Muanda».

Initiateur de la première édition du Salon du tourisme et de linvestissement dénommé, Ephraïm Mpeko est revenu sur les raisons de ce choix : «Nous avons choisi Muanda puisque Muanda est premièrement la seule porte dentrée qui souvre à dautres continents, cest la seule porte dentrée que la République démocratique du Congo dispose de façon internationale et nous avons estimé que Muanda a beaucoup des opportunités dinvestissement touristique qui reste encore en grande partie inexploité. A travers ce salon nous invitons les investisseurs, les opérateurs de divers horizons à venir investir à Muanda tout en sachant que la construction du port en eaux profondes de Banana va booster les investissements dans cette partie du pays.»

Le rendez-vous est pris pour la prochaine édition.

Jemima Makuanzi (ONT)