Selon un communiqué de la présidence kenyane, le président William Ruto effectue une visite de 24 heures à Kinshasa où il est prévu de s’entretenir ce lundi 22 novembre avec le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, avant d’entamer une tournée de trois jours en Corée du Sud. Si la présidence kenyane place cette visite-éclair sous les signes de réchauffement des relations d’affaires entre la RDC et le Kenya, on sait néanmoins que la question sécuritaire sera au cœur de ces échanges, alors que des troupes kenyanes se trouvent, depuis quelques jours, sur le sol congolais, dans le cadre du déploiement de la force régionale de l’EAC (Communauté de l’Afrique de l’Est). Bien plus, le déplacement du président kenyan s’explique aussi par les réticences de Kinshasa à adhérer au processus de paix de Nairobi où l’EAC pense inviter la RDC à asseoir sur la même table des négociations avec les terroristes de M23. Vu de Kinshasa, la pullule est amère. Ce lundi, William Ruto tentera de convaincre le président Tshisekedi à mettre un peu d’eau dans son vin, en acceptant de partager la même table avec le M23. William Ruto y parviendra-t-il ? Difficile à dire.
Nouveau report des pourparlers de Nairobi, prévus ce lundi 21 novembre 2022, après un premier rendez-vous manqué.
En séjour récemment à Kinshasa, la facilitateur désigné de l’EAC, l’ancien président kenyan, Uhuru Kenyatta, n’a pas réussi à convaincre les dirigeants de Kinshasa à adhérer au nouveau format de la rencontre de Nairobi. On se rappelle que, dans un communiqué signé par le président burundais, assumant la présidence tournante de l’EAC, la prochaine rencontre s’est voulu « inclusive » en invitant sur la table des discussions les terroristes du M23. Une position que ne partage jamais Kinshasa, tant que ces terroristes occupent certaines localités dans le territoire de Nyiragongo.
Si Uhuru Kenyatta n’est pas parvenu à convaincre le Président congolais Félix Tshisekedi, son successeur, William Ruto, pense le ramener à la raison lors des échanges qu’il aura ce lundi à Kinshasa, avec lui.
En effet, Nairobi ne veut pas jeter l’éponge. A la capitale kenyane, on ne s’avoue pas vaincu. Aussi, reste-t-il encore une chance pour une issue pacifique de la grave crise de l’Est de la RDC. Une position qui se démarque de la position tranchée de Kinshasa qui a tracé une ligne rouge : pas de négociations avec les terroristes de M23.
Malgré le passage à Kinshasa d’Uhuru Kenyatta, Félix Tshisekedieest resté de marbre, excluant l’hypothèse d’une quelconque concertation avec les terroristes du M23.
Pour la énième fois, Félix Tshisekedia écarté toute négociation avec les suppôts de Paul Kagame, agissant sous le label de M23.
A Kinshasa, des indiscrétions rapportent que Félix Tshisekedi a opté pour des méthodes fortes pour neutraliser complètement la menace du M23. Des directives claires et précises ont dès lors été transmises pour doter les Forces armées de la RDC de tous les moyens possibles pour «gagner la guerre».
Econews