Avec la montée en puissance de la Chine et de la Russie sur la scène internationale, les Etats-Unis ont embarqué, dans la lutte pour le maintien de son hégémonie mondiale, leurs alliés de l’Union européenne, y inclus le Japon et l’Australie. On assiste désormais à la résurgence d’une nouvelle guerre froide qui oppose Washington au tandem Pékin – Moscou. Grand réservoir de matières premières que raffolent les deux camps, la République Démocratique du Congo est au cœur de grands enjeux géopolitiques et géostratégiques. Dès son accession à la magistrature suprême, le Président Félix Tshisekedi a tendu la main aux Etats-Unis. Le retour de l’ascenseur n’a pas eu lieu. Il lorgne dès lors vers la Chine. Son dernier voyage d’Etat, à la rencontre du président chinois Xi Jinping, a jeté les bases d’un partenariat « global et stratégique ». Un rapprochement qui est vu de mauvais œil par l’Occident. Après un an de guerre en Ukraine, le dernier Sommet du G20, tenu au Japon, a vu se cristalliser les tensions entre la Russie et les Etats-Unis. Dans le même temps, la Chine, également en froid avec Washington, a affiché son entente avec Moscou. Politologue, Freddy Mulumba Kabuayiwa Bondo s’interroge sur la place de la RDC dans le nouvel affrontement qui oppose les Etats Unis à l’axe formé entre la Chine et la Russie. Tribune.
Le 26 mai 2023 à Beijing, les présidents de la Chine et de la République Démocratique du Congo (RDC) ont élevé leurs relations bilatérales d’un partenariat stratégique de coopération «gagnant-gagnant», à un partenariat stratégique global de coopération. (Agence Chine Nouvelle).
Ce partenariat scellé lors de la visite officielle du Président Tshisekedi en Chine, revêt un caractère spécial car elle se déroule dans un environnement de compétition des grandes puissances entre la Chine et les Etats-Unis. Déjà, le président chinois Xi a annoncé les couleurs. «Il a appelé les deux parties (RDC-Chine) à respecter les normes fondamentales régissant les relations internationales, à s’opposer à toutes les formes d’hégémonisme et de politique de puissance, à s’opposer à l’ingérence dans les affaires intérieures des autres pays et à sauvegarder les intérêts communs des pays en développement. » (Global Times du 26 mai 2023).
Comme dans les années 1960 lors de la première guerre froide entre le monde occidental capitaliste avec les Etats-Unis en tête et le monde communiste conduit par l’Union soviétique, la République Démocratique du Congo se trouve une fois encore au centre de la nouvelle guerre froide entre les Etats-Unis et la Chine secondée par la Russie. Si la première guerre froide était idéologique, la nouvelle oppose le capitalisme d’Etat à celui d’entreprises d’une part, et d’autre part, la démocratie libérale au centralisme démocratique.
Face à cette nouvelle donne, les élites congolaises doivent tirer les leçons de l’histoire et lire les signes des temps. S’il est bon de tirer les leçons de l’histoire, écrit Hegel, l’histoire ne se répète cependant jamais parfaitement. Elle est cruelle à ceux qui ne peuvent faire le tri entre ce qui, dans le présent, est le même que ce qui fut autrefois, et ce qui s’en distingue de manière essentielle. Et seule une connaissance de l’histoire permet d’éclairer les problématiques géopolitiques, écrit le Français Philippe Moreau Defarges.
Première guerre froide Etats-Unis/URSS (1960-1991)
Sous la colonisation belge (1908-1960), la menace communiste au Congo belge était presqu’inexistante. Il a fallu attendre l’Indépendance du Congo en 1960 pour que l’affrontement entre l’Occident et l’Union soviétique soit visible. A la veille de l’indépendance, les services de renseignements de deux camps se sont intéressés à la République Démocratique du Congo.
Pour contrer l’Union soviétique, ses satellites européens et la Chine communiste, les Etats-Unis se sont appuyés sur deux piliers : les services de renseignements (CIA) et les Nations Unies. Au niveau de services de renseignements, les Américains ont dépêché Larry Delvin comme chef de poste de la Cia à Kinshasa avec comme mission de contrecarrer les ambitions de Moscou à une hégémonie mondiale au Congo sans en arriver à un conflit armé. En d’autres termes, cela devait être fait avec des armes propres à la guerre froide comme des actions politiques, de la propagande, de la subversion et des opérations militaires.
Derrière cette compétition entre ces deux grandes puissances, se profilait la lutte pour le contrôle des minerais stratégiques tels que le cobalt dont l’Urss et le Congo en était les principaux producteurs. Et si l’Urss parvenait à contrôler le Congo et avoir le monopole de la production de ce minerai, les Etats-Unis seraient en difficulté d’approvisionnement d’un minerai stratégique et critique utilisé dans la fabrication d’armes sophistiquées, de fusées et des satellites. C’est dans cette lutte contre le communisme que le premier ministre Patrice Lumumba fut assassiné le 17 janvier 1961. (Larry Delvin, chef de poste de la Cia pendant la guerre froide. C.I.A, Mémoires d’un Agent, édition Jourdan, Bruxelles 2009)
Quant à l’ONU, deuxième pilier de la présence des Usa au Congo durant la guerre froide, il s’est constitué autour de son Secrétaire général discrètement avec l’appui des Etats-Unis un cercle de conseillers dit «Club Congo ». Au niveau financier et logistique, Washington était le grand commanditaire du budget général de l’organisation et de loin le plus généreux commanditaire du budget de l’opération congolaise. Dans ce contexte de crise, le premier objectif de la mission des Nations Unies au Congo après la chute de Lumumba était de mettre fin à la sécession de la riche province du Katanga. Les Etats-Unis avaient peur d’une autre sécession à Stanleyville (Kisangani), en dehors de la sécession du Katanga, menant à la formation d’un cuba centre-africain. Ici, il faut relever qu’un compromis tacite fut trouvé entre les Etats-Unis et certains pays afro-Asiatiques pour résoudre la crise congolaise. (Conor Cruise O’brien, Mission au Katanga, Plon, Paris, 1964).
De toute façon, Patrice- Emery Lumumba et le Secrétaire général Dag Ham-marskjold ont payé de leurs vies pour l’unité du Congo et l’autodétermination du peuple congolais face aux interférences des puissances étrangères. Lumumba est la victime de la guerre froide entre l’Union soviétique et les Etats-Unis d’un côté, et de l’autre, Dag Hammarskjold est mort dans un crash d’avion en Zambie, victime des anciennes puissances coloniales et leurs multinationales. (Susan Williams, Who Killed Hammarskjold ?, The UN, The Cold War and White suppremacy in Africa, C. Hurst and Co Ltd, London, 2013)
Patrice Lumumba neutralisé, la menace communisme écartée du pouvoir par deux coups d’Etat du général Mobutu en 1961 et 1965 soutenus par l’Occident, les lumumbistes se sont installés dans l’Est de la RDC et dans la province de Léopoldville (Bandundu) pour organiser les rébellions avec le soutien de la Chine et l’Union Soviétique.(Benoît Verha-egen, Rébellions au Congo, Crisp Tome 1 et 2, Bruxelles 1966.) La prise du pouvoir du général Mobutu par coup d’Etat en 1965 va mettre fin aux ambitions de la Chine et de l’Union Soviétique de contrôler la RDC. Cette opération militaire fut un succès grâce à la réforme de l’armée congolaise devenue plus efficace et organisée que la société civile et la classe politique immature et incompétente. (Crawford Young, Politics in the Congo, Princeton University Press, 1965.)
Devenu le gendarme contre l’expansion du communisme en Afrique, le président Mobutu était présenté comme défenseur du monde libre. Avec cette casquette, le Zaïre (actuelle RDCongo), soutenait les mouvements rebelles contre le communisme. L’exemple le plus emblématique reste la guerre civile angolaise entre les rebelles de l’Unita de Jonas Savimbi soutenu par les Etats-Unis et le gouvernement angolais de MPLA d’Agostino Neto parrainé par l’Union soviétique et le Cuba de Fidel Castro.
La fin de la guerre froide en 1991 va enlever au président Mobutu son rôle du gendarme des intérêts occidentaux en l’Afrique centrale. Par conséquent, ses soutiens aux Usa vont s’effriter avec le processus de la démocratisation et la libéralisation initié par la France en 1989. Déjà en 1985, un ouvrage prémonitoire est publié par deux anciens professeurs des sciences politiques de l’Université de Lubumbashi sur le déclin du Zaire de Mobutu. (Crawford Young et Thomas Turner, The Rise and Decline of the Zairian State, The University of Wisconsin press, 1985). D’autres études viennent renfoncer cette prédilection quant à l’existence du Congo comme Etat. Steven Metz, professeur à l’U.S ArmyWar College publie une étude approfondie intitulée «Reform, conflit and security in Zaire en 1996, (Congo) sur la situation du Zaire. Steven écrit à propos de la division éventuelle du Congo en ces termes : certains observateurs estiment que le Zaire n’existe plus longtemps en tant que nation – le Kivu a dirigé l’essentiel de son économie vers l’Est de l’Afrique; le Kasai Oriental refuse d’accepter la monnaie nationale; le Shaba a été décrit comme une extension virtuelle de l’Afrique du Sud. La possibilité existe qu’une telle désintégration de fait, se transforme en sécession formelle… Les Etats-Unis n’auraient pratiquement pas d’autre choix que d’accepter tous les Etats nouveaux qui émergeraient du Zaïre, ils pourraient offrir du soutien diplomatique pour réduire au minimum la violence qui accompagnerait cette désintégration nationale et ils devraient ouvrir des canaux de communication avec les nouveaux Etats, conclut le professeur Steven Metz.
Cette étude émanant des milieux de l’armée américaine coïncide curieusement avec le début de la guerre d’agression en 1995 menée par le Rwanda et l’Ouganda, soutenus par les puissances occidentales et leurs multinationales, sous prétexte de pourchasser les génocidaires hutu installés dans les camps de réfugiés au Congo. En même temps, une rébellion des Tutsi éclate dans les provinces congolaises du Kivu avec comme alibi la réclamation de leur nationalité zaïroise (congolaise) déchue par le gouvernement en 1981. (Thomas Turner, The Congo Wars, Conflict, Myth and Reality, Zed Books, New York, 2007).
Derrière cette guerre d’agression du Congo se trouve l’Administration américaine de Bill Clinton inspirée par les libéraux américains avec leurs multinationales. C’est dans ce contexte que le président américain Bill Clinton avait dépêché une délégation officielle conduite par l’ambassadeur Bill Richarson pour négocier avec Mobutu son départ du pouvoir, écrit l’ancien conseiller spécial du Maréchal Mobutu. «En tant qu’ami pour vous dire que nous pensons tous qu’il est temps que vous vous retiriez de la scène politique avec honneur et dignité, pendant qu’il est encore temps. La situation politique actuelle de votre pays est irréversible. Vous devez vous adapter. Nous vous demandons avec insistance de nous faciliter la tâche en coopérant à ce schéma, car nous ne voulons pas voir votre cadavre trainé dans les rues de Kinshasa.»(Honoré N’Gbanda, Ainsi sonne le glas ! Les derniers Jours du Maréchal Mobutu, Editions Gidepre, Paris, 1998)
De toute façon, au lieu d’être récompensé pour ses loyaux services rendus contre le communisme, les puissances occidentales arment le Rwanda et l’Ouganda pour chasser Mobutu du pouvoir et monter un plan de la balkanisation du Congo. En plus, Paul Kagame et Museveni deviennent des alliés des Etats-Unis dans la région des grands Lacs. (Marina Ottaway, Africa’s New Leaders, Democracy or State Reconstruction ?, Carnegie endowment for international Peace, Washington, 1999).
Vers un monde multipolaire
Dans la nouvelle guerre froide, les trois grandes puissances à savoir les Usa, la Chine et la Russie ne sont pas les seuls maitres du jeu mondial. Il y a d’une part, les puissances régionales (Inde, Brésil, la Turquie, l’Iran, l’Allemagne, l’Afrique du Sud) et d’autre part les acteurs non étatiques (une coalition de sociétés transnationales, de forces militaires multilatérales comme l’OTAN et un leadership financier international auto-proclamé à Davos et Bilderberg »), ( Alfred W. McCoy, In the Shadows of the American Century : The Rise and Decline of US Global Power, Usa 2017).
Si l’on compare les deux guerres froides, il apparaît clairement que la rivalité entre les États-Unis et la Chine est plus susceptible de conduire à une guerre armée que ne l’était la rivalité entre les États-Unis et l’Union soviétique. (L’inévitable rivalité, L’Amérique, la Chine et la tragédie de la politique des grandes puissances, John J. Mearsheimer, Foreign Affairs du 19 octobre 2021).
Cependant une guerre chaude entre la Chine et les Etats-Unis est relativisée par un général de l’armée américaine (vient d’être limogé) et un américain, professeur d’histoire. Pour Mark Milley, Président des chefs d’Etat-Major interarmées de l’armée américaine et Alfred McCoy, historien américain. Pour le général américain, il faut réengager à prévenir une catastrophe comme celle de la deuxième guerre mondiale, et essayer de résoudre les différents par d’autres moyens que l’utilisation des niveaux de violence qui accompagnent une guerre entre grandes puissances. «Nous devons également nous rappeler les méthodes qui ont fonctionné par le passé: la dissuasion, des armées puissantes, des armées capables, des armées fortes, la transmission de la volonté à l’adversaire. Ce sont des choses qui ont fonctionné dans le passé et qui fonctionneront probablement à l’avenir, quels que soient les systèmes d’armement et la modernisation ». (Entretien avec le général Mark Milley, Président des chefs d’Etat-Major interarmées de l’armées américaines, Comment éviter une guerre entre grandes puissances, Foreign Policy du 2 mai 2023).
Pour l’historien Alfred McCoy, selon son intuition, il ne voit pas une guerre chaude entre la Chine et les Usa sur Taiwan déclenchant une troisième mondiale. Si la Chine imposait un blocus douanier à l’île, Washington grimacerait à l’idée de perdre des centaines d’avions et des dizaines de navires de guerre, y compris un ou deux porte-avions, et se replierait sur sa politique de toujours consistant à considérer Taïwan comme un territoire appartenant à la Chine. Toutefois, si les États-Unis tions frauduleuses des minerais de coltant qui transitent par le Rwanda afin d’être raffinés en Chine. (James H. Smith, The Eyes of The Word, Mining The Digital Age in the Eastern Dr Congo, University of Chicago press, Usa 2022.)
Quant à la Russie avec ses mercenaires Wagner, elle protège ses intérêts dans les pays africains où les troupes Rwandaises sont présentes comme le cas en République Centre Africaine qui partage les frontières avec la Rdc. En plus, elle n’a pas d’intérêts à entrer en conflit avec le Rwanda qui joue le rôle du gendarme des intérêts occidentaux en Afrique. (Comment le Rwanda est devenu le gendarme de l’Afrique, ForeignAffairs, 21 novembre 2022).
Face à ces nouvelles réalités géopolitiques, certaines observations peuvent être avancées avec toute une réserve née de la conviction que le problème congolais reste la médiocrité de certaines élites et la désintégration de l’Etat congolais. (C. Young et T. Turner, The Rise and Decline of the zairian state, The University of Wisconsin Press, 1984.)
La première guerre froide a été une catastrophe pour le peuple congolais et africain. En effet, un régime autoritaire a été soutenu par l’Occident non seulement contre la volonté du peuple congolais mais aussi a servi de base arrière de la guerre par procuration contre le régime communiste d’Angola. Et à la fin de cette guerre froide, le peuple congolais s’est retrouvé dans une misère incommensurable avec un Etat en lambeaux. De plus, les Etats-Unis et leurs alliés ont mené une guerre d’agression et de pillage contre la RDC, guerre étant à la base d’un holocauste de 10 millions des congolais et 500 mille de femmes violées. (Charles Onana, L’Holocauste au Congo, l’Omerta de la communauté internationale, Editions de l’Artilleur, Paris, 2023).
Cette nouvelle guerre froide est une opportunité offerte aux élites congolaises d’exiger l’abandon du projet de la balkanisation de leur pays en échange de l’accès aux minerais stratégiques convoités par les Etats-Unis pour sa sécurité nationale. Un tel marchandage a été possible pendant la première guerre froide lors de la sécession du Katanga. L’Etat américain a fait le choix de l’Unité du Congo contre les intérêts des sociétés coloniales qui soutenaient la sécession du Katanga pour stopper l’expansion du communisme dans d’autres provinces du Congo. Par ailleurs, la Chine réaffirme son ferme soutien à la RDC dans la préservation de son indépendance, de sa souveraineté, de son territoriale, de sa sécurité.. (Déclaration conjointe entre la RDC et la Chine sur l’établissement d’une coopération globale et d’un partenariat stratégique).
La Chine possède la plupart des mines de cobalt au Congo, qui détient la majorité de l’offre mondiale de ce matériau rare nécessaire à la fabrication du type de batterie le plus courant. Les entreprises américaines n’ont pas réussi à suivre le rythme et ont même vendu leurs mines à leurs homologues chinoises» sans demander l’avis de l’Etat congolais. (Howard French, L’apathie des États Unis a ouvert la voie à la Chine en Afrique, Foreign Policy du22 mai 2023).
Comme la Chine est en découplage et en guerre économique avec les Usa, la Rdc doit trouver un équilibre entre ces deux grandes puissances en mettant en place un cadre de concertation avec toutes les parties. En plus, il est préférable de s’inspirer de l’approche multi-alignement en l’Asie du Sud-Est. Il s’agit d’un moyen efficace et abordable pour les pays en développement d’éviter les conflits entre grandes puissances et de devenir eux-mêmes des acteurs. (Huong Le Thu, Comment survivre à une compétition entre grandes puissances, Foreign Affairs du 18 avril 2023).
Si la Chine et l’Occident doivent se faire concurrence en RDC, celle-ci soit une compétition d’idées ouverte, impliquant toute la gamme de ce que chaque partie pense avoir à offrir. La Chine peut contribuer à former les élites en utilisant des mesures de performance ou en partageant d’autres idées tirées de sa propre expérience. Au lieu de sa peur et de sa paranoïa habituelle à l’égard de la Chine, l’Occident devrait être rassuré par le fait que des sondages d’opinion crédibles montrent toujours que les Africains et les congolais sont fortement en faveur d’institutions démocratiques pour leurs propres sociétés. (Howard W. French, Foreign Policy, 10 août, 2022).
De toute Façon, le changement dans l’ordre mondial prend la forme d’une« dé-occidentalisation » du monde et entend, à tort ou à raison, plonger ses racines dans le mouvement de décolonisation des années 1950-1960. (Vers quel nouvel ordre mondial ? La fin de la domination étasunienne et ses conséquences, par Jacques Sapir, Lescrises. FR du 30 mai 2023.)
Freddy Mulumba Kabuayi
Politologue