En diplomatie, seuls les actes comptent, les belles paroles tout le monde peut en dire, dit-on. En marge du 18ème sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, a posé un geste fort qui n’est pas passé inaperçu. En refusant de participer à la photo d’ouverture de ce sommet, aux côtés du président rwandais Paul Kagame, le chef du Gouvernement, représentant le Président de la République, Félix Tshisekedi, a mis la Francophonie devant un fait accompli.
Molle et souvent aphone face à toutes les atrocités que continue à commettre le Rwanda dans la partie Est de la RDC, la Francophonie a été invitée à réagir. Mais, minée de l’intérieur par Paul Kagame qui a réussi, bien qu’ayant basculé dans le Commonwealth, à imposer sa compatriote Louise Mushiki-wabo, l’OIF n’est plus qu’une coquille. Pire, elle est devenue une caisse de résonance de Kigali pour faire cacher ses nombreux crimes en RDC et ses diverses violations des droits de l’Homme.
A Djerba, Sama Lukonde a franchi le Rubicon, profitant de ce forum pour faire passer le message de désapprobation de Kinshasa. De plus en plus, le monde découvre le drame congolais, alimenté par un homme, Paul Kagame, visiblement soutenu par une puissante main noire occidentale.
L’OIF choisit son camp
La complot contre la RDC a atteint une autre dimension. Apparemment, aucune institution internationale ne porte la cause de la RDC. Curieusement, l’OIF vient de rejoindre cette dynamique grâce à sa secrétaore générale, la Rwandaise Louise Mushikiwabo, que Paul Kagame a réussi à placer à la tête de la Francophonie.
Quoi de plus normal que le 18ème sommet de la l’OIF ait superbement zappé le dossier congolais lors de son sommet de Djerba. Pas une condamnation explicite du Rwanda qui arme les terroristes du M23 pour sémer la mort dans la partie Est de la RDC.
Sur les antennes de TV5 Monde, Louise Mushikiwabo a pris la défense de son pays, le Rwanda, embarquant toute la Francophonie dans ce jeu macabre.
«Il y a des éléments en RDC, juste à la frontière avec le Rwanda, qui sont une menace pour la sécurité du Rwanda. A un certain moment, le Rwanda, la RDC, l’Ouganda et le Burundi, tous les pays de la région, ont décidé qu’il fallait se débarrasser de ces groupes armés. Ceux qui ne veulent pas déposer les armes, on les désarme et on les fait disparaître», a-t-elle déclaré, dans un langage sibyllin.
A l’instar du président rwandais, la secrétaire général de la Francophonie pense que la solution viendrait dans l’activation des accords qui lient les deux pays : «Est-ce qu’on peut retourner sur les accords qui existent depuis plus de dix ans et les mettre en application ? C’est une question de volonté politique. C’est aussi simple que ça».
L’OIF serait-elle prête à offrir sa médiation dans cette crise ? Louise Mishikiwabo n’y pense pas : «L’OIF, si on était sollicité, on serait heureux de mener une mission dans cette région. L’OIF n’est pas que la secrétaire générale. Nous avons une direction politique qui fait du travail politique un peu partout dans l’espace francophone. Mais, est-ce vraiment nécessaire aujourd’hui ? Nous avons plusieurs initiatives sur cette crise».
Quoi qu’il en soit, en refusant de s’associer à la photo officielle du 18ème sommet de l’OIF avec le président Paul Kagame, le Premier ministre Sama Lukonde a lancé un message fort et clair qui n’est pas passé inaperçu. Le monde, qui a décidé de fermer les yeux sur le drame congolais, commence peu à peu à prendre conscience. Et Kinshasa, plus que jamais déterminé à défendre son intégrité territoriale, se mobilise pour neutraliser les terroristes du M23 et son soutien rwandais.
Econews