Procès Bukanga-Lonzo : tirs croisés entre Patrick Muyaya et Me Frédéric Tshingej

Le ministre Patrick Muyaya (en haut) et Me Frédéric Tshingej sur les antennes de Télé 50

C’est finalement sur un plateau de télévision, Télé 50 en l’occurrence, une chaîne privée émettant depuis Kinshasa, que s’est déporté le dossier Bukanga-Lonzo qui met en cause l’ancien Premier ministre, Matata Ponyo Mapon. Faisant le bilan de l’action gouvernementale durant l’année 2022, le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, a abordé ce sujet, donnant les arguments à Me Frédéric Tshingej, l’un des membres du collectif des avocats de Matata, pour la réplique. Voici leurs échanges, par presse interposée. Extraits.
Econews
Patrick Muyaya
 : C’est une aberration d’imaginer qu’il existe un citoyen sur la terre qui ne soit pas justifiable. C’est inimaginable en démocratie parce que tout le monde doit être en mesure de répondre de ses actes.
Pour ce qui concerne le sénateur Matata, il y a une question qui est pendante. Comment d’ailleurs pensez-vous que dans un pays qu’il y ait des citoyens qui ne puissent pas avoir de juge ? De quelle loi parlons-nous ? Si c’est Kaluba qui l’avait dit, il faut lui reposer la question, parce que c’est une aberration d’imaginer qu’il existe un citoyen sur la terre qui ne soit pas justifiable. C’est inimaginable en démocratie parce que tout le monde doit être en mesure de répondre de ses actes.

Me Frédéric Tshingej : Ce qui est plus aberrant, c’est cette ignorance. L’ignorance de la Constitution, parce qu’un membre du Gouvernement qui le fait a beaucoup plus d’ignorance que de connaissance.
Lorsqu’il a parlé de la démocratie, j’ai suivi d’abord ses dires, il a parlé d’un Etat démocratique comme la RDC, mais il ignore beaucoup d’un Etat démocratique ou d’un Etat de droit. Donc il fallait qu’il soit un peu recadré pour qu’à la prochaine occasion, il ne touche pas aux affaires de la justice aussi longtemps qu’il est membre du Gouvernement. Pourquoi ? Je veux prendre l’article 151 de la Constitution qui affirme le principe de la séparation des pouvoirs, qui est très clair, qui dit que « chaque pouvoir doit arrêter un autre pouvoir ». Il n’y a pas un pouvoir qui soit au-dessus d’un autre. C’est connu dans les Etats de droit. Donc en tant que membre du Gouvernement, il n’a aucun droit de parler d’une affaire qui est devant les Cours et Tribunaux. Il ne peut pas. Le fait seulement de le dire, il viole l’article 151, parce que l’article 151 défend aux membres du gouvernement même de commenter…