Il y a un an, jour pour jour disparaissait, le 11 juillet 2021, cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque émérite de l’archidiocèse de Kinshasa.
D’une rarissime érudition sous nos tropiques – il parlait pas moins de sept langues étrangères, – l’alors Monseigneur Monsengwo, archevêque de Kisangani sort de l’ombre à la faveur de la convocation de la Conférence nationale souveraine (CNS) par un Maréchal Mobutu au pouvoir déclinant, et qui allait être emporté par le vent de la perestroïka et le célèbre discours…
du président français François Mitterrand, qui subordonnait l’aide au développement aux efforts tangibles de démocratisation des régimes autoritaires et de dictatures postindépendances.
Propulsé à la tête de la CNS pour le compte de la Société civile, il imprimera sa marque par une autorité sans pareille sur une assemblée bruyante, où le top du patriotisme était l’insulte au Maréchal que la plupart des délégués avaient pourtant servi avec une basse obséquiosité au sein du MPR Parti-Etat, avant l’instauration du multipartisme intégral en RDC, alors République du Zaïre.
D’un calme olympien du haut de son perchoir, Mgr Monsengwo conduisit les débats d’un air amusé face aux enfantillages d’une classe politique qui se cherchait encore. Comme son prédécesseur le Cardinal Joseph Malula, l’évêque de Kinshasa, devenu Cardinal à son tour, aura maille à partir avec les régimes mobutiste et ceux qui se sont succédé, en dénonçant le train de vie dispendieux des dirigeants à l’opposé du quotidien misérable des populations.
Le cardinal Monse-ngwo, c’était l’Homme qui avait plus d’un tour dans ses manches, tant il était passé maître dans l’art de dénouer les nœuds de vipères des politiques chauves-souris : opposants le jour et mobutistes patentés la nuit. C’était aussi l’homme de la Troisième voie qui doucha les appétits d’un Etienne Tshisekedi dans sa course vers un second mandat à la Primature (juin 1994), au profit de Léon Kengo wa Dondo.
Mais sur la fin de ses jours, Monsengwo larguera la bombe dont l’onde de choc se ressent encore à ce jour. Face aux tergiversations du Gouvernement Kabila à organiser les élections présidentielle et législatives, il lancera du haut de la chaire : ’’Que les médiocres dégagent !’’ Un appel qui n’a pas pris une ride, comme aime à le dire l’autre, et commande un effort d’introspection patriotique de la part des dirigeants congolais.
Econews