En République Démocratique du Congo, les filles sont confrontées à toutes sortes de pressions économique et culturelle qui les poussent à pratiquer la sexualité précocement et 64% des adolescentes subissent une initiation sexuelle forcée ou ont leur premier rapport sexuel de façon non consensuelle. Malgré l’interdiction de la violence sexuelle et du mariage précoce par le législateur, la prévalence de la violence basée sur le genre est élevée, le taux des adolescentes qui accouchent entre 15 et 19 ans est de 10%. Le mariage précoce est élevé, soit 43% des femmes âgées de 25 à 49 ans aujourd’hui ont été mariées à l’âge de 18 ans. Une femme sur quatre âgées de plus de 15 ans a connu la violence sexuelle.
«Comprendre l’imperceptible : agir pour résoudre les crises oubliées des grossesses non intentionnelles », telle est la quintessence du rapport mondial de la population présenté, mercredi 13 avril 2022, par le Fonds des Nations Unies pour la population et le développement (UNFPA).
En lançant officiellement ce rapport, le vice-ministre en charge du Plan, Crispin Mbadu Phanzu, a expliqué les mécanismes mis en place pour résoudre le problème de grossesses indésirables à l’horizon 2030.
Faisant auparavant une évaluation annuelle sur l’accroissement de la population du monde, le représentant résidant de l’UNFPA en RDC, Dr Eugène Kongnuy, avait révélé que 50% de grossesses enregistrées dans le monde sont indésirables. Cela, précise-t-il, ne concerne pas uniquement les adolescentes, mais aussi les femmes au foyer. Il a, à cet effet, démontré la manière dont une grossesse non désirée peut avoir des conséquences sur la santé physique, mentale, mais aussi sociale de la femme. «Le fait que le taux de grossesses non désirées soit élevé est à la fois un problème de droits humains, de santé publique et de développement », a-t-il indiqué.
Entre autres solutions proposées : combattre la discrimination en promouvant l’égalité du genre, lutter contre les violences basées sur le genre, investir dans l’autonomisation de la jeune fille. «Bâtir un monde où chaque grossesse est désirée, tel est l’objectif qui constitue un pilier central de la mission du Fonds des Nations Unies pour la population», a ajouté Dr Eugène Kongnuy.
Le rapport stipule que, dans le monde, une fille sur cinq donne naissance à son premier enfant avant l’âge de 18 ans.
D’après ce rapport, ce phénomène s’explique par l’absence d’information et d’éducation sexuelle les mariages forcés et précoces (neuf grossesses sur dix ont lieu dans le cadre d’un mariage ou concubinage), les violences et abus sexuels, les tabous liés à la culture, la loi et l’accès à la contraception.
Les conséquences qui en résultent sont dues par le fait que, chaque année, près de trois millions de filles âgées de 15 à 19 ans subissent des avortements à risque.
Une grossesse précoce a donc des conséquences néfastes, non seulement sur la mère, mais aussi sur l’enfant, le développement de leur communauté et le pays tout entier, notamment avec les risques sur la santé, la déscolarisation, la marginalisation, la perpétuation du statut inférieur des femmes et de la pauvreté.
Véron Kongo