Le 22 février 2022, le Copirep (Comité de pilotage de la réforme des entreprises du Portefeuille de l’Etat) a lancé une série d’avis d’appel à candidatures pour le recrutement de nouveaux mandataires dans certaines entreprises de l’État, principalement la Régideso, la Snel et le Foner. A l’Assemblée nationale, contrôlée à majorité par l’Union sacrée de la nation, la démarche du Copirep passe pour une pullule très amère. L’Union sacrée de la nation se sent court-circuitée alors que la question de partage des entreprises du Portefeuille de l’Etat est sur la table du Président de la République. Depuis l’Assemblée nationale, un groupe de députés nationaux de l’USN ont décidé d’inscrire la question à l’ordre du jour de la session de mars. Objectif : bloquer la démarche du Copirep.
La démarche du Copirep visant à recruter par appel à candidatures de nouveaux mandataires dans certaines entreprises du Portefeuille de l’Etat, principalement la Régideso (Régie de distribution d’eau de la RDC), la Snel (Société nationale d’électricité) et le Foner (Fonds d’entretien routier), ne passe pas au sein de la majorité au pouvoir portée par l’Union sacrée de la nation. Alors que la question du partage des entreprises du Portefeuille de l’Etat est en discussions au sein de l’USN, un groupe de députés nationaux promettent d’actionner la machine, dès la session parlementaire de mars 2022, pour bloquer la démarche du Copirep
Pourtant, dans son communiqué du 22 février 2022, largement relayé sur les réseaux sociaux, le Copirep justifie sa démarche en se référant à l’option levée le 28 janvier 2022 par le Gouvernement réuni en Conseil des ministres consistant à renouveler l’administration et la direction de ces entreprises.
En réalité, la décision du Gouvernement a été dictée par le préalable posé par la Banque mondiale pour débloquer des fonds supplémentaires en faveur de la République Démocratique du Congo.
Intervenant à ce sujet, le 28 janvier 2022 en Conseil des ministres, le ministre des Finances, Nicolas Kazadi Kadima-Nzuji, avait indiqué que le volume du portefeuille des projets financés par la Banque mondiale continuait de s’accroître, passant d’une moyennent de 2 à 3 milliards jusqu’en 2019 à plus de 5 milliards actuellement.
L’argentier national rappelait, à cette occasion, qu’avec l’entrée en vigueur de l’IDA 20 en juillet 2022, cette moyenne devait être portée à environ 7 milliards USD, soulignant que « les bonnes performances de notre pays ont conduit les services de la Banque mondiale à prévoir un financement additionnel de 700 millions USD à 1 milliard USD à engager avant fin juin 2022 ». Et de préciser que «ce nouveau record des engagements de la Banque mondiale exige des efforts pour accélérer les décaissements qui sont faibles».
Concernant les appuis budgétaires non liés à la Banque mondiale, Nicolas Kazadi a fait remarquer qu’il est envisagé « une allocation de 300 millions USD cette année moyennant la réalisation de quelques actions clés d’ici fin février prochain. Allusion faite notamment au recrutement compétitif, méritocratique et transparent des dirigeants de la Snel, de la Régideso et du Foner». «Cela étant en relation, poursuivait-il, avec l’effort d’engagement de la Banque dans le financement des routes et dans le secteur de l’eau et l’électricité ».
C’est dire qu’avec la grogne qui couve à l’Assemblée nationale, le Gouvernement est finalement entre se plier aux exigences de la Banque mondiale en accompagnant jusqu’au bout le processus du Copirep ou le bloquer pour faire plaisir à la majorité parlementaire. Un vrai dilemme pour le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge.
Hugo T.