Le secteur de l’industrie enregistrera-t-il des avancées significatives grâce aux réformes engagées ? C’est la question à laquelle ont répondu le ministre de l’Industrie, Julien Paluku Kahongya, ainsi que celui de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe, mardi au cours du traditionnel briefing, dressant le bilan des actions entreprises et de grandes réformes en cours de réalisation.
D’emblée, le ministre de l’Industrie a rappelé l’importance du secteur industriel dans le développement économique d’un pays, soulignant que «l’industrie constitue un moteur de croissance et de création d’emplois ». «C’est pourquoi le Gouvernement de la République, à travers le ministère de l’Industrie, a mis en place plusieurs réformes visant à dynamiser ce secteur clé de l’économie », a-t-il rappelé.
Parmi les principales réformes déjà engagées, il a, notamment, épinglé la mise en place d’une politique industrielle nationale, la modernisation des infrastructures routières, énergétiques et électriques, la mise en place de parcs industriels (Zones économiques spéciales et technologiques) ainsi que l’amélioration du climat des affaires avec l’accompagnement de l’État par la simplification de la procédure de création de l’entreprise. Il est également revenu sur la politique de valorisation des ressources naturelles du pays, en incitant les investisseurs à s’impliquer dans des projets d’exploitation et de transformation des matières premières.
Si le Gouvernement a tracé la voie à suivre pour le développement industriel, il y a cependant un prix à payer. «Le coût global de la mise en œuvre de ses réformes s’élève à 58.4 milliards USD, dont 21 milliards pour le secteur des infrastructures routières, 22,2 milliards aux infrastructures électriques et énergétiques, environs deux milliards à celles portuaires et 1,9 milliards à la mise en œuvre des ZES », a indiqué le ministre.
Au regard du chemin déjà parcouru, Julien Paluku note que «le bilan est largement positif », En effet, de nombreuses industries, dit-il, connaissent un développement remarquable, notamment dans les secteurs de l’agroalimentaire, de la chimie et de la construction. Le taux de croissance du secteur industriel a ainsi augmenté de manière significative ces dernières années.
Changer de perception
Prenant la parole pour la circonstance, le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, a évoqué les bonnes perspectives du secteur de l’industrie. «L’objectif est de changer la perception et l’image de l’industrie congolaise, en mettant en avant les opportunités qu’elle offre et en favorisant l’innovation et l’utilisation des nouvelles technologies », a-t-il déclaré.
Pour atteindre cet objectif, le Gouvernement a prévu le renforcement des dispositifs d’accompagnement des entreprises industrielles, en misant sur la formation et le renforcement des compétences des travailleurs, a fait remarquer Julien Paluku, annonçant une série de mesures pour «encourager» l’investissement dans le secteur de l’industrie, tant au niveau national qu’international.
Les deux ministres ont conclu leur intervention en soulignant le rôle essentiel du secteur de l’industrie dans l’économie congolaise. Ils ont également appelé les acteurs économiques et les investisseurs à saisir les opportunités offertes par les réformes engagées et à participer activement à la croissance et au développement du secteur.
Tout compte fait, les réformes engagées dans le secteur de l’industrie affichent un bilan «prometteur » avec des perspectives «encourageantes», s’est félicité Julien Paluku.
Muyaya tacle l’Opposition
Comme en pareilles circonstances, lorsqu’il s’agit d’aborder une question d’actualité, le porte-parole du Gouvernement n’a pas manqué de réagir à une lettre rédigée par six candidats à la présidentielle de décembre prochain qui pose le préalable d’un éventuel dialogue pour des scrutins apaisés.
En tout cas, Patrick Muyaya ne les a pas ratés : «Ils doivent quitter la périphérie pour challenger avec des débats de fond. C’est illusoire de croire à des élections parfaites à 1.000%. Nous voulons dialoguer devant le peuple congolais. Toutes les étapes majeures du processus électoral sont tenues. Un conseil pour eux : c’est de lire ce que nous faisons. Pendant la campagne, ils doivent présenter aux électeurs leurs stratégies sur les questions de l’industrie, de la diplomatie, la santé, l’éducation, etc. Je suis curieux de lire leurs offres plutôt que de s’acharner sur la CENI dont certains ont des membres dans le même Bureau». Avant d’asséner le coup fatal : «L’Opposition prépare plus la contestation que les élections».
A quelques jours de la campagne électorale, les langues commencent déjà se délier. Et c’est sur le terrain des faits, autrement dit du bilan, que le Gouvernement attend se frotter avec l’Opposition, a promis Patrick Muyaya, son porte-parole.
Tighana Masiala