Sénatoriales et élection de gouverneurs : Lundi de grands enjeux : gare aux corrupteurs et aux corrompus !  

La nouvelle a fait l’effet d’une bombe. En cet après-midi de samedi 27 avril et à quarante-heures des élections des sénateurs et de gouverneurs et vice-gouverneurs de province, dans las assemblées provinciales où les candidats battaient déjà campagne, les présomptions de corruption, qui pesaient déjà sur les députés provinciaux, ont pris une nouvelle dimension. Répandue sur les réseaux sociaux, amplifiée par la rumeur dont Kinshasa est friande, l’information se rapportant à la découverte d’un lot important de SUV’s de grosse cylindrée auraient été découverts dans le parking en sous-sol d’un immeuble de bureaux du centre-ville de Kinshasa. En cause, un candidat de l’Union sacrée de la nation, la majorité au pouvoir, qui se présente curieusement en indépendant. Ce lundi 29 avril, les élections indirectes des sénateurs et gouverneurs de province sont à forte tension … avec au rendez-vous une propension trop élevée à la corruption des élus provinciaux.

La découverte d’un lot important de SUV’s de grosse cylindrée dans le parking d’un immeuble de bureaux du centre-ville de Kinshasa a provoqué un véritable séisme politique à quelques heures des élections des sénateurs et des gouverneurs et vice-gouverneurs de province.

L’information, largement relayée sur les réseaux sociaux et alimentée par la rumeur, a jeté une lumière crue sur les pratiques de corruption qui gangrènent le milieu politique congolais. En effet, les présomptions de corruption qui pesaient déjà sur les députés provinciaux ont pris une nouvelle dimension avec cette découverte choquante.

Les candidats, qui battaient déjà campagne dans les assemblées provinciales, ont été pris de court par cette révélation fracassante. Les réactions ne se sont pas fait attendre, avec de nombreuses voix s’élevant pour dénoncer cette pratique scandaleuse et appeler à des mesures drastiques pour lutter contre la corruption au sein de la classe politique congolaise.

PREUVES A L’APPUI

Photos à l’appui, l’on pouvait vivre quasiment en temps réel l’évolution du sulfureux dossier des véhicules garés dans ce parking, portant inscrits à la craie blanche des noms vite identifiés comme étant ceux des député.es auxquels ils étaient destinés.

Heure après heure, de nouveaux détails étaient distillés, allant du nom d’un candidat gouverneur de Kinshasa qui aurait ses bureaux dans l’immeuble et son colistier, à la saisie des véhicules par les agents des renseignements et l’arrestation des agents de la société de gardiennage commis à la sécurité de l’endroit.

Très vite, une autre rumeur se répand : le Procureur général près la Cour de cassation aurait décidé de suspendre le vote à l’Assemblée provinciale de Kinshasa. Des allégations vite démenties mais l’incertitude persistait encore à moins de vingt-quatre de l’échéance.

Enfin, ce dimanche 28 avril, les mêmes réseaux sociaux faisaient état de la fuite du candidat-gouverneur et son colistier qui seraient introuvables, ayant déjà les services spécialisés à leurs trousses.

MESURES PREVENTIVES

Au stade actuel même, s’il est impossible (ou difficile) de statuer sur l’existence des cas avérés de corruption dont se rendraient coupables les députés des 26 provinces du pays, le fait est que la pratique n’est pas nouvelle dans les organes délibérants devant désigner les parlementaires de la chambre haute et de chefs des Exécutifs provinciaux.

Les députés nationaux s’étaient eux-mêmes distingués en amont du renversement de la majorité parlementaire, faisant basculer la majorité de l’ancien président Joseph Kabila dans le camp du chef de l’Etat élu en décembre 2019 au prix d’avantages matériels tel ce don de véhicules et des émoluments mensuels qui avoisinaient les 21.000 dollars US mensuels. Certains d’entre eux bénéficiant hors budget de primes et autres privilèges occultes.

Le risque de corruption des députés provinciaux étant bien réel, la Commission électorale nationale indépendante a prévenu que la détention de tout appareil électoral pourvu d’un enregistreur et d’une caméra était formellement interdite, sous peine de l’annulation du vote.

Des mesures préventives qui sont loin de rassurer le Congolais lambda qui s’est accoutumé aux pratiques peu orthodoxes des acteurs politiques se réclamant parfois de leur proximité avec le sommet du pouvoir qui leur confère, à leurs yeux, le statut d’intouchables.

Quoi qu’il en soit cette affaire soulève également des questions sur l’origine de ces véhicules de luxe et sur les possibles liens entre certains élus et des réseaux criminels. Les autorités compétentes ont été interpellées pour faire toute la lumière sur cette affaire et punir les responsables, afin de restaurer la confiance des citoyens envers leurs représentants politiques.

En cette période électorale cruciale pour l’avenir du pays, cette affaire de corruption met en lumière les enjeux majeurs auxquels est confrontée la République Démocratique du Congo. Il est désormais urgent de prendre des mesures concrètes pour assainir le milieu politique et garantir des élections libres et transparentes.

D’ores et déjà, le Parquet général près la Cour de cassation s’est mis en mouvement. Ce lundi 29 avril, des inspecteurs judiciaires seront déployés sur les 26 provinces de la République pour traquer tous les cas de corruption.

Ils vont juste constater les dégâts d’une corruption qui s’est jouée en amont…

Econews