Le 15ème sommet des BRICS tenu en Afrique du Sud a vécu. Le bloc des cinq pays membres (Brésil, Inde, Chine, Afrique du Sud et Russie) accueillera, à compter de janvier 2024, six nouveaux pays (Egypte, Ethiopie, Argentine, Iran, Arabie saoudite, Emirats arabes unis). Les BRICS, reconstitués et renforcés, pèseront à terme 36% du PIB mondial et 46% de la population du globe. Pas moins de 40 pays avaient formulé leur intention de faire partie du bloc des pays émergents menés par la Chine et le Brésil. Trois des cinq BRICS, dont la Chine, l’Inde et le Brésil, font partie des premières puissances économiques mondiales en termes de PIB.
La leçon à tirer du sommet de Johannesburg…
et que certains régimes africains ne semblent pas avoir intériorisé réside dans la déclaration laconique du président chinois Xi Jinping, saluant le point de départ d’un nouvel ordre mondial et l’impulsion d’un nouvel élan. L’admission de l’Iran, ennemie jurée des Etats-Unis et de l’Union européenne qui l’accablent de sanctions, est un message sans ambiguïté : ses parrains chinois et saoudiens font clairement savoir que plus rien ne sera comme avant dans les échanges commerciaux internationaux pris en otage par la monnaie unique américaine. Le dollar, revenu dans le viseur du Brésilien Lula qui l’a par ailleurs martelé lors du dernier sommet du G20, a fait son temps.
Par «nouvel ordre économique mondial», il faut entendre l’intention des Etats émergents à s’affranchir du dollar américain et de l’euro devenus des armes de dissuasion et de menaces massives entre les mains de l’administration américaine et de Bruxelles qui s’en servent pour asphyxier des régimes tentés par une indépendance qui porterait à leurs intérêts hégémoniques planétaires.
En attendant l’immanquable riposte, certainement musclée des Etats-Unis et de l’Union européenne, l’heure a sonné pour la requalification d’une nouvelle monnaie internationale, voire plusieurs dont la parité ne serait pas nécessairement alignée sur le dollar et l’euro. Se positionnent en première position, le yuan chinois déjà convertible dans plusieurs pays africains et le rouble porté par l’influence de Moscou à travers ses paramilitaires du Groupe Wagner fortement incrustés dans les cercles des pouvoirs révolutionnaires en Afrique.
Une certaine opinion africaine s’est étonnée que le Nigeria, première puissance économique du continent et que l’Algérie, pourtant candidat à l’adhésion, aient été recalés. Ce n’est que partie remise. Contrairement à d’autres entortillés dans une instabilité chronique du fait de régimes répressifs dont les dirigeants s’attachent plus à pérenniser leur ancrage au pouvoir au détriment des impératifs de développement
Econews