Le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, ne fera plus le voyage de la ville russe de Saint Petersburg où il devait assister ce jeudi 27 juillet à l’ouverture du sommet Russie-Afrique.
Annoncé avec insistance au pays de Vladimir Poutine, le Chef de l’Etat a donc annulé ce voyage. Il se fera représenter, apprend-on des sources de la présidence de la République, par le vice-Premier ministre en charge de la Défense nationale et Anciens combattants, Jean-Pierre Bemba Gombo.
Le sommet Russie – Afrique, qui est à sa deuxième édition, se tient à un moment crucial, spécialement dominé par la guerre en Ukraine que mènent les troupes russes.
Alliée de Washington, la RDC s’est jusqu’à présent rangée derrière la position des Etats-Unis sur le conflit ukrainien. Kinshasa a voté à plusieurs reprises en faveur des résolutions onusiennes condamnant l’invasion russe. C’est dire que Kinshasa n’est donc pas prêt à se jeter dans les bras de la Russie. Pourtant, ailleurs, sur le continent noir, la Russie gagne en influence. C’est le cas du Mali et de la Guinée, sans oublier la République Centrafricaine, le voisin nordiste de la RDC.
Si l’Occident tient à l’œil la RDC et n’est pas prêt à la lâcher, depuis son arrivée au pouvoir, début 2019, le Président Félix Tshisekedi cherche à maintenir de bonnes relations avec la Russie, dont il a tenté d’attirer les investisseurs, sans succès.
«Le pouvoir congolais s’est toutefois employé à tenir à bonne distance les velléités d’influence diplomatique et militaire de Moscou. Au grand dam d’une poignée de haut gradés des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), qui avaient un temps été tentés de se fournir en armement russe», commente Africa Intelligence sur son site.
Africa Intelligence rapporte que «sur place, dans la capitale russe, l’ambassadeur congolais, Ivan Vangu Ngimbi, entretient de bonnes relations avec les services du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et œuvre à intégrer la RDC dans une dynamique multipolaire, incarnée notamment par les puissances dites émergentes réunies au sein des BRICS, dont le sommet se tiendra fin août en Afrique du Sud ».
En déléguant en Russie, le patron congolais de la défense, en l’occurrence Jean-Pierre Bemba, Félix Tshisekedi lance un message clair. Le Chef de l’Etat attend sûrement de la Russie de Vladimir Poutine un soutien militaire conséquent pour l’aider à vaincre l’hydre de l’Est qu’entretient depuis des années le Rwanda de Paul Kagame.
Econews