Invitée, vendredi dernier, à la réunion du Conseil des ministres, Mme la gouverneure de la Banque Centrale du Congo (BCC) a salué les progrès significatifs en matière de contrôle de l’inflation et de stabilisation du franc congolais (CDF) en 2025, comparé à l’année 2024, mettant en lumière les avancées économiques récentes, tout en soulignant les défis persistants et les recommandations en vue de maintenir cette trajectoire positive.
Dans un environnement mondial marqué par des incertitudes économiques, la République Démocratique du Congo (RDC) affiche une résilience notable. A cet effet, Mme la gouverneure a souligné la poursuite du processus de désinflation et la stabilisation du marché des changes, attribuées à une politique monétaire restrictive et à une coordination renforcée des politiques conjoncturelles. Ces mesures ont permis de contrer les pressions inflationnistes et les fluctuations monétaires, malgré un contexte international morose.
BAISSE DE L’INFLATION ET UNE STABILISATION RELATIVE
Les données clés révèlent une amélioration tangible : Inflation hebdomadaire : 0,16 % lors de la première semaine d’avril 2025, contre 0,15 % la semaine précédente – cumul annuel (2025) : 2,52 %, en baisse par rapport à 3,9 % sur la même période en 2024; Glissement annuel (avril 2024 à avril 2025) : le taux d’inflation s’élève à 10,16 %, contre 21,34 % un an plus tôt. La BCC anticipe un taux de 7,8 % d’ici décembre 2025, confirmant une tendance à la baisse.
Ces résultats reflètent l’efficacité des mesures de la BCC, notamment le contrôle de la masse monétaire et le soutien à la production locale, réduisant la dépendance aux importations.
Sur le marché des changes, le CDF montre des signes de stabilisation, bien que des pressions subsistent : À court terme (mars-avril 2025) : Dépréciation de 0,12 % sur le marché officiel et appréciation de 0,16 % sur le marché parallèle face au dollar – Cumul annuel (2025) : le franc congolais s’est déprécié de 0,58 % (officiel) et 0,26 % (parallèle), une amélioration nette comparée aux turbulences de 2024.
Cette relative stabilité s’explique par une gestion prudente des réserves de change et une surveillance accrue des transactions parallèles.
ANTICIPER LES RISQUES
Malgré ces progrès, la BCC reste vigilante. Mme la gouverneure a identifié des risques internes (déficits budgétaires, tensions sociales) et externes (instabilité des prix des matières premières, resserrement monétaire global) susceptibles de menacer la stabilité.
Pour y répondre, elle a formulé des recommandations clés : poursuite de la politique monétaire restrictive pour contenir l’inflation; renforcement de la coordination interministérielle pour aligner politiques fiscales et monétaires; diversification économique pour réduire la vulnérabilité aux chocs externes; amélioration de la transparence sur les marchés pour limiter la spéculation.
Les avancées de la RDC en matière de désinflation et de stabilité monétaire témoignent d’une gestion économique plus robuste. Toutefois, la prudence reste de mise face à un environnement imprévisible. Les recommandations de la BCC visent à consolider ces acquis, tout en préparant le pays à absorber d’éventuels chocs. La réussite dépendra de la rigueur dans l’application des réformes et de la coopération entre acteurs économiques et politiques.
En attendant, sur ces différents segments de marchés, les indicateurs conjoncturels sont au vert.
Econews