Union africaine : Félix Tshisekedi cède la présidence ce dimanche à Macky Sall

C’est ce dimanche 6 février 2021 que le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, cède à Addis-Abeba (Ethiopie) la présidence tournante de l’Union Africaine (UA) au Sénégalais Macky Sall.

A l’Union africaine, l’heure est au passage de flambeau entre le président sortant, Félix Tshisekedi, et l’entrant, Macky Sall. Pour l’année 2022, c’est le Sénégal qui prend la présidente tournante de l’organisation panafricaine, après le mandat d’une année du Congolais Félix Tshisekedi.

Des sources internes de la Présidence de la République, Félix Tshisekedi est attendu ce samedi dans la capitale éthiopienne.

On se rappelle que c’est le samedi 15 janvier 2022 que le Président de la République avait présidé, par visioconférence depuis Kinshasa, sa dernière réunion du bureau de l’Union africaine en tant que président en exercice de cette institution.

«Cette ultime réunion du bureau sous la mandature de la RDC avait pour objectif de préparer le passage de témoin au Président Macky Sall du Sénégal lors de la 35eme assemblée de l’UA prévue les 5-6 février 2022», avait indiqué la Présidence de la République sur son compte Twitter.

Au cours de cette réunion, Félix Tshisekedi avait présenté un bilan sommaire de son passage à la tête de l’UA. C’est notamment les solutions apportées dans les efforts des Etats africains dans la lutte contre le Covid-19 en Afrique, des mesures de relance des économies africaines des questions liées à la paix et à la sécurité de même que des questions relatives au thème principal de la mandature, en l’occurrence art et culture.

Quelles priorités pour Macky Sall ?

Pour la quatrième fois dans l’histoire du pays, le Sénégal va donc assurer la présidence de l’organisation panafricaine. Après Léopold Sédar Senghor (1980) et Abdou Diouf (1985 et 1992), ce sera au tour de Macky Sall de présider aux destinées du continent en prenant la tête de l’Union africaine (UA) pendant un an, à partir de février 2022. Et c’est peu dire que les attentes sont nombreuses.

En 2021, plombé par la pandémie de Covid-19, le mandat de Félix Tshisekedi s’est soldé par un bilan en demi-teinte. S’il a été l’occasion du «retour de la RDC sur la scène diplomatique», selon le président congolais, il a aussi été marqué par de nombreuses crises. Trois coups d’État en Afrique de l’Ouest et une grave crise politique en Éthiopie, là même où se trouve le siège de l’UA.

Si la pandémie le permet, c’est donc à Addis-Abeba que Macky Sall devrait prendre les rênes de l’organisation. Après Félix Tshisekedi, il sera chargé de tenter de trouver une solution au conflit entre les forces gouvernementales éthiopiennes et le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), alors même que ces derniers ont taxé l’UA de « partialité » et que les efforts menés par le représentant de l’organisation continentale, l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, pour tenter d’obtenir un cessez-le-feu, ont tous échoué.

Les transitions militaires en Guinée, au Tchad et surtout au Mali, voisin du Sénégal, seront suivies de très près par Macky Sall. Le président sénégalais a donné le ton, en décembre, dans un entretien accordé à RFI et France 24. « Nous ne pouvons pas accepter que dans cette partie de l’Afrique, des militaires prennent le pouvoir par les armes. Nous sommes en démocratie et le pouvoir se conquiert par les élections », a dénoncé le chef de l’État en insistant sur le fait que ces régimes transitoires devaient prendre fin et céder leur place à des autorités issues d’élections libres et transparentes.

Quelle réponse sécuritaire adopter face aux terroristes ? Cette question sera une préoccupation majeure pour Macky Sall. À plusieurs reprises, le président a appelé à ce que le mandat des opérations de maintien de la paix de l’ONU soit plus robuste. Le débat se pose avec acuité depuis l’annonce du retrait d’une partie des militaires de l’opération française Barkhane au Mali.

Outre les questions sécuritaires, Macky Sall est aussi attendu sur le terrain de la lutte contre la pandémie de Covid-19. Moins de 10 % de la population du continent seulement est entièrement vaccinée, notamment à cause de l’inégalité d’accès des pays aux vaccins. L’Afrique ne répond en réalité elle-même qu’à 1 % de ses besoins et reste très dépendante de la générosité des pays riches à travers le mécanisme Covax. La souveraineté vaccinale des États africains sera donc l’un des enjeux de la présidence du chef de l’État sénégalais. D’autant que le variant Omicron est jugé plus contagieux que les précédentes souches.

Quid de la relance économique post-Covid ? Bien qu’ayant relativement échappé au désastre sanitaire, l’Afrique a toutefois connu en 2020 « sa pire récession économique » des cinquante dernières années, selon la Banque africaine de développement. «Le financement de la relance pour créer des emplois, pour relancer la machine économique, me paraît fondamental », a déclaré Macky Sall au micro de RFI et de France 24.

Autre défi pour le président sénégalais : obtenir des sièges de membres permanents au Conseil de sécurité de l’ONU pour l’Afrique. Début décembre, lors du Forum de Dakar, Macky Sall et le Sud-Africain Cyril Ramaphosa ont dénoncé l’absence du continent à cette table. « Il est injuste que le continent, avec 54 pays, ne soit pas représenté comme membre permanent au Conseil de sécurité. Avec l’Afrique du Sud, avec tous les autres pays, nous allons continuer à nous battre pour que cesse cette injustice faite à l’Afrique », avait déclaré Macky Sall, qui s’est dit favorable à l’attribution d’au moins deux sièges au continent.

Econews