« Violations des droits de l’Homme en RDC » : l’opposition politique saisit les Nations Unies (Communiqué)

Dans un mémorandum, daté du 12 septembre 2024 et adressé spécialement au Haut-commissaire des Nations Unies pour les droits de l’Homme, quatre leaders de l’opposition politique font part des «violations des droits de l’Homme en République Démocratique du Congo (2019-2024) ». 

Ci-dessous, l’intégralité du mémorandum.

«Monsieur le Haut-commissaire,

Par la présente, nous, au nom du peuple congolais et de l‘opposition politique en République Démocratique du Congo (RDC), souhaitons vous transmettre ce mémorandum afin de porter a votre attention la grave situation des droits de l‘homme dans notre pays. Ce document met en lumière les multiples violations des droits humains perpétrées par le régime de Kinshasa, qui, malgré ses efforts pour peindre la RDC comme respectueuse des droits fondamentaux, continue de sombrer dans un système de répression, de terreur, et de corruption.

Le régime actuel, sous la présidence de Félix Tshilombo Tshisekedi, tente de promouvoir la candidature de la RDC au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, tout en occultant la sombre réalité de son règne marque par la persécution de la population, les violations massives des droits humains et une violence systémique. Dans ce contexte de répression étatique, il est inconcevable que la RDC puisse prétendre a une place au sein d’un organe international dédié a la défense des droits de l’homme.

Les abus recenses de 2019 a 2024 incluent, entre autres :

– Exécutions extrajudiciaires par des groupes armes et les forces de sécurité.

– Violences sexuelles, tortures, et traitements inhumains infligés aux civils dans les zones de conflit.

– Arrestations et détentions arbitraires d’opposants politiques, d‘activistes, et de journalistes.

– Déplacements forces de populations, recrutement d’enfants soldats, et exploitation de la main-d’œuvre, notamment dans les mines.

– Restrictions croissantes à la liberté d‘expression, de réunion et d‘association.

– Impunité pour les auteurs de crimes de guerre et de violations graves des droits de l’homme.

En particulier, nous attirons votre attention sur les cas d’opposants politiques tels que Franck Diongo, président du Mouvement Lumumbiste Progressiste (MLP), ancien candidat a la présidence lors des élections de décembre 2023, victime de persécutions violentes, de tentatives d’assassinat et d’empoisonnement,

Parmi les cas emblématiques des opposants victimes des violations des droits de l’homme, quatre d’entre eux doivent être portés à votre attention. Il s’agit de Seth Kikuni, également candidat à la présidence lors des élections de décembre 2023, arrêté pour avoir critiqué le régime en place. Ces cas ne sont que des exemples d’une répression généralisée visant à museler toute forme de dissidence. Le cas de Mike Mukebayi, incarcéré depuis mai 2023 pour avoir soutenu une famille victime de violences lors d‘une manifestation réprimée. Il a vu son dossier traité par la Cour d‘appel de Kinshasa/Gombe malgré la perte de son statut de député provincial. Le cas de Jean-Marc Kabund, cet ancien chef du parti présidentiel en République Démocratique du Congo (RDC) qui a été condamne a sept ans de prison par la Cour de cassation le 13 septembre 2023. Kabund était poursuivi pour « outrage au chef de l’Etat », « offense aux institutions de la République », et « propagation de faux bruits ». Son arrestation en août 2022 a suivi des critiques publiques contre la gestion du gouvernement de Félix Tshisekedi, âpres la création de son propre parti, l‘Alliance pour le changement. Cette condamnation survient dans un contexte politique tendu, a l‘approche des élections générales de décembre 2023, et le cas de Daniel Safu, député honoraire qui après avoir été contraint à vivre en clandestinité suite à la recherche qui avait été lancée contre lui par les services en raison de ses déclarations politiques, a été interpellé le 11 septembre 2024 pour être emmené dans un endroit inconnu.

Par ailleurs, des groupes armes, en collaboration parfois avec les forces de sécurité, continuent de terroriser les populations, notamment dans l’Est du pays, ou les violences ethniques et les massacres se multiplient, alimentes par des complicités étatiques. Les femmes et les enfants sont particulièrement vulnérables à ces atrocités, devenant les cibles d’agressions sexuelles et de recrutements forces.

En plus de ces violences, la justice est systématiquement pervertie pour servir les intérêts du pouvoir en place. Les procès inéquitables, les détentions arbitraires, et la criminalisation de l’opposition et des journalistes sont monnaie courante, Le système judiciaire, gangréné par la corruption, permet au régime de Félix Tshisekedi Tshilombo de consolider son pouvoir, tout en bafouant les principes fondamentaux des droits humains.

Ce mémorandum s’inscrit dans notre lutte pour dénoncer les manipulations et les faux-semblants que présente le régime congolais a la communauté internationale. Nous appelons la communauté internationale à ne pas fermer les yeux sur ces abus et a empêcher la candidature de la RDC au Conseil des Droits de l’Homme.

Vous trouverez ci-joint Annexe l et Annexe 2, qui fournissent un aperçu détaillé des violations majeures des droits de l’homme en RDC ainsi que des cas spécifiques de persécution politique.

Veuillez agréer, Monsieur le Haut-commissaire, l’expression de notre profond engagement pour la justice et les droits humains en République Démocratique du Congo. Annexe 3 établit la revue des principales violations des droits de l’Homme en RD Congo.

Pour l’opposition congolaise, les signataires

· Franck Diongo/MLP

· Jean-Claude VUEMBA/MPCR

· Olivier Kamitatu Etsu

Porte-parole de Moïse Katumbi/Ensemble Pour la République

· Floryd Mbakata Yamfu / AAP