22 jours après l’assassinat de Chérubin Okende, enfin l’autopsie !

22 jours après l’horrible assassinat de Chérubin Okende, ancien ministre des Transports et député national, élu de la ville de Kinshasa, une équipe mixte composée d’experts de la Monusco, d’experts étrangers (Roumanie, Belgique et d’Afrique du Sud) et experts congolais ainsi que ceux de la police judiciaire et de la police scientifique ont entamé, le jeudi 3 août 2023, à l’hôpital du Cinquantenaire, l’autopsie du défunt député national.
La famille du défunt et son avocat-conseil ont été également associés à cette séance qui ouvre la voie à une enquête approfondie sur l’assassinat dans la nuit du 12 au 13 juillet 2023 de l’élu national de la ville de Kinshasa.
Des sources proches du dossier rapportent que tout devait se passer sous la supervision d’un officiel assermenté de la justice.
Toutefois, la Monusco a tenu à préciser les limites de sa collaboration. «Notre contribution, c’est une contribution d’abord et avant tout technique, donc sur la base de nos capacités en police technique et scientifique, et les actes que nous poserons seront, exactement, ce que la partie congolaise nous demandera de poser au sein des équipes qui ont été établies. Et toujours est-il que tout ce qui se fait, de manière globale, se fait sous l’égide de la justice, donc du procureur général, et nous nous conformons au droit congolais ainsi qu’à la procédure pénale congolaise pour cette assistance», a indiqué récemment à la presse le général Mody Berethe de la Mission onusienne.
Sur son site, Congo Guardian note que «cette autopsie consacre le dénouement de la procédure d’enquête qui avait connu plusieurs réactions de la famille qui craignait la manipulation au regard de certaines initiatives des officiels congolais, notamment l’anticipation sur les causes de la mort avant même l’autopsie par Firmin Mvonde, PG à la Cour de cassation; des révélations sur les détails de procédure par des juges de la Cour constitutionnelle dont son président, Dieudonné Kamuleta, ou encore l’annonce, mercredi dernier, du début de l’autopsie alors qu’aucune lumière n’était encore faite sur la composition des équipes d’enquête avec les experts internationaux tel que voulu par le Gouvernement et exigé par la famille. Celle-ci avait alors exigé toute la lumière, notamment sur le fait que les experts étrangers annoncés étaient bel et bien mandatés par leurs gouvernements respectifs et non recrutés par la partie gouvernementale congolaise».
Dans un communiqué qu’ils avaient signé à trois, Matata Ponyo Mapon, Moïse Katumbi et Delly Sesanga, tous candidats déclarés à la présidentielle de décembre prochain, avaient exigé la démission du président de la Cour constitutionnelle, Dieudonné Kamuleta, et du juge constitutionnel Sylvain Lumu pour avoir, selon eux, failli à leur devoir de réserve dans l’enquête qui entoure l’assassinat de Chérubin Okende.
Quoi qu’il en soit, au cours de la réunion du Conseil des ministres qui a suivi l’assassinat de l’élu national, le Président de la République avait promis de tout mettre en œuvre pour faire la lumière autour de ce meurtre et condamner les coupables.
Près d’un mois après cet assassinat, l’énigme reste encore entière.

Hugo Tamusa