3ème revue du «PEG III» : satisfecit de la mission du FMI en attendant l’avis de son Conseil d’administration

La mission du Fonds monétaire international (FMI) vient de boucler son séjour à Kinshasa par un satisfecit, dans le cadre de la 3ème revue de l’accord triennal conclu en juillet 2021, portant sur le 3ème Programme économique du Gouvernement, dit «PEG III», après le PEG I (2002-2006) et PEG II (2009-2012). Après ces bonnes notes, la RDC reste suspendue à l’approbation du rapport de mission par le Conseil d’administration pour bénéficier d’une troisième tranche d’appuis budgétaires de plus de 200 millions USD. Arrivée en fin de mission, la délégation du FMI a échangé mercredi avec le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
En dépit du contexte international difficile, la RDC a réussi tout de même à bâtir une économie résiliente dont la croissance est estimée cette année à 6,1%. Ces efforts sont salués et reconnus par le fonds monétaire international, (FMI), dont la cheffe de mission pour la République démocratique du Congo a été reçue, mercredi 2 novembre 2022, par le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
La délégation du FMI était conduite auprès du Président Félix Tshisekedi par les ministres congolais du Budget, des Finances ainsi que Mme la gouverneure de la Banque Centrale du Congo.
Les échanges ont porté sur l’actualisation de la perspective économique de la RDC, les politiques monétaires et budgétaires pour 2023 ainsi que l’implémentation des réponses structurelles pour renforcer la résilience de l’économie congolaise.
Malgré cette belle performance, le FMI n’exclut des chocs exogènes susceptibles de perturber l’équilibre du cadre macro-économique. Aussi, soutient-il la RDC dans ses efforts de diversification de son économie.

Retour sur la 2ème revue du PEG III
C’est le 29 juin 2022 que le Conseil d’administration du FMI avait conclu, par une note satisfaisante, les consultations au titre de l’article IV et la revue de la Facilité élargie de crédit (FEC) pour la RDC. L’achèvement de cette deuxième revue avait permis de décaisser immédiatement un montant équivalent de 152.3 million DTS (environ 203 millions de dollars américains) pour répondre aux besoins de financement de la balance de paiement, portant ainsi le décaissement total à 456,9 millions DTS, soit environ 653 millions de dollars US.
Dans ses avis, le Conseil d’administration du FMI avait noté que l’environnement macroéconomique de la RDC s’était amélioré depuis la dernière consultation menée en 2019 au titre de l’article IV. Les autorités congolaises ont adopté des politiques macroéconomiques prudentes, l’une des plus visibles consistant à mettre fin au financement de l’État par la banque centrale. Malgré la pandémie de COVID-19, des progrès macroéconomiques considérables ont été enregistrés en 2021 et la dynamique des réformes engagées dans le cadre du programme appuyé par la FEC a été maintenue. L’économie a connu un rebond plus rapide que prévu, avec une croissance de 6,2 % soutenue par la croissance des secteurs non extractifs.
La variation de l’Indice des Prix à la Consommation (IPC) est tombée à 5,3 % en glissement annuel et s’est accompagnée d’un taux de change stable, d’autant plus que la banque centrale a cessé d’apporter ses financements à l’État. Les résultats budgétaires ont été meilleurs que prévu, car l’augmentation des recettes budgétaires et du financement extérieur a permis de dégager une marge de manœuvre pour des dépenses supplémentaires, surtout en matière d’investissement, malgré l’accumulation d’arriérés intérieurs. La position extérieure s’est améliorée, et les réserves internationales brutes ont augmenté pour atteindre 3 milliards de dollars US fin 2021. Cependant, malgré un excès de liquidités, le crédit au secteur privé reste faible (soit 7 % du PIB) et le secteur bancaire vulnérable. La fragilité de l’économie continue de paralyser la croissance inclusive, car 72,5 % de la population vit dans la pauvreté et l’accès aux services publics de base reste largement insuffisant.
Le FMI avait constaté que les progrès réalisés dans le cadre du programme restaient satisfaisants. Les critères de réalisation quantitatifs de fin décembre 2021 et tous les objectifs indicatifs sauf un (sur les dépenses sociales en raison des lacunes dans la coordination inter-ministérielle) ont été atteints. Quatre des cinq repères structurels ont été respectés, en attendant la publication d’un contrat minier. Les progrès des deux repères structurels fixés à fin juin 2022 étaient légèrement en retard, et les services du FMI proposent de les reporter à fin septembre. Les efforts de mise en œuvre des réformes structurelles s’intensifient.
Avec la clôture des travaux liés à la 3ème revue du PEG III, le Conseil d’administration du FMI devait certainement se prononcer dans les tout prochains jours, dès le retour à Washington de l’équipe dépechée à Kinshasa.

Econews