Ce samedi au stade des Martyrs : jour d’investiture pour Tshisekedi 2

C’est un stade des Martyrs de la Pentecôte paré de sa plus belle robe qui va accueillir ce samedi la cérémonie de prestation de serment du Président de la République réélu, Félix-Antoine Tshisekedi. A l’Union sacrée de la nation, la grande famille politique qui a porté Félix Tshisekedi à la victoire finale, c’est la veillée d’armes. Tous rivalisent d’ardeur pour gagner en termes de mobilisation. Ce samedi 20 janvier 2024, c’est jour de fête à Kinshasa et partout ailleurs pour célébrer l’avènement du second mandat du Chef de l’Etat, autrement dit Tshisekedi 2.

Jour de gloire pour Félix Tshisekedi ce samedi 20 janvier au stade des Martyrs de la Pentecôte, après sa victoire écrasante à la présidentielle du 20 décembre 2023.

En dernier rempart, la Cour constitutionnelle l’a gratifié de 73,47% de suffrages exprimés, soit plus de 13 millions de voix.

Cette prestation de serment, qui se veut une occasion de rassembler les Congolais autour d’une cause commune, est placée sous le thème «Tous unis pour le Congo ».

Ce samedi, Félix Tshisekedi va donc lancer son deuxième mandat qu’il a placé sous le signe de la grandeur pour le rayonnement de la République Démocratique du Congo.

Dans un document de 37 pages, Félix Tshisekedi conçoit son programme de gouvernance pour les cinq prochaines années autour de  six nouveaux engagements qu’il prend soin de lier au travail déjà accompli lors de son premier mandat : «Plus d’emplois», «plus de pouvoir d’achat », «plus de sécurité pour tous », «une économie plus diversifiée et plus compétitive», «plus d’accès aux services de base » et «des services publics plus efficaces».

Concernant le marché du travail, Félix Tshisekedi promettait notamment de créer près de 6,5 millions d’emplois au cours de prochaines années. Un pari qu’il attend relever.

Au cours de son premier mandat, Félix Tshisekedi n’est pas parvenu à regler la question sécuritaire qui gangrène notamment l’Est de la RDC, dans les deux Kivu et en Ituri. Il s’est engagé toutefois à ce que le problème soit réglé d’ici à 2028.  Son objectif : « Faire de la République Démocratique du Congo un havre de paix et de sécurité a de tout temps constitué une priorité pour moi, comme en témoigne les efforts que j’ai inlassablement consentis à cette fin, depuis le 24 janvier 2019, sur les fronts politique, juridique, économique et diplomatique ».

Du beau monde annoncé à Kinshasa

Selon Serge Tshibangu, mandataire spécial du Président de la République, intervenant jeudi soir au traditionnel briefing, animé conjointement avec le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, «18 » Chefs d’Etat et de gouvernement sont attendus ce samedi à Kinshasa.

Ce qui signe, commente l’ACP (Agence congolaise de presse), «son retour international avec éclat ».

La présidence congolaise se garde de rendre publique la liste des invités à l’investiture du président Tshisekedi. Mais, l’ACP a pu constituer une liste des potentiels invités des autorités congolaises. Au moins, une quarantaine d’invitations a été envoyée aux invités de la RDC, selon des sources officielles des Affaires étrangères et de la Présidence de la République.

Jusqu’à la dernière minute, tard dans la nuit de mercredi, indique l’ACP, la présence des Chefs d’Etat des pays de la Communauté des Etats de l’Afrique Australe (SADC) était confirmée. Ils sont au total 15 Chefs d’Etat.

Les pays de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) ont aussi marqué leur accord de principe d’être représentés au sommet par leurs chefs d’Etat respectifs. Jusque tard le soir, deux pays de cette organisation ne s’étaient encore prononcés de manière formelle : le Kenya et bien évidemment le Rwanda, qui, en toute logique, ne peut recevoir un carton d’invitation.

Les voisins de l’Afrique Centrale, notamment le président Denis Sassou Nguesso du Congo/Brazzaville, ont accepté de faire ce samedi  le déplacement du stade des Martyrs de Kinshasa.

De l’Afrique de l’Ouest, on apprend que le président du Sénégal et le Togolais Faure Gnassigbé sont quasiment certains de faire le voyage de Kinshasa.

Caution morale des Etats-Unis

L’ancrage de Félix Tshisekedi sur la scène internationale sera aussi marqué par une forte délégation des Etats-Unis qui ont tenu à rehausser de leur présence cette cérémonie solennelle.

Selon un communiqué de la Maison Blanche, des membres bien placés dans l’administration Biden feront le déplacement de la capitale congolaise.

Ce communiqué rapporte que «le président Joseph R. Biden, Jr. a annoncé aujourd’hui (Ndlr : le 16 janvier 2024) la désignation d’une délégation présidentielle pour assister à l’investiture de Son Excellence Félix Tshisekedi le 20 janvier 2024 à Kinshasa, en République Démocratique du Congo ».

Le même document précise que «l’honorable Scott Nathan, directeur général de la Société financière de développement international, conduira la délégation » et sera accompagné, notamment de «l’honorable Lucy Tamlyn, ambassadrice des États-Unis en RDC; l’honorable Mary Catherine Phee, secrétaire d’État adjointe au Bureau des affaires africaines des États-Unis (Département d’État); l’honorable Monde Muyangwa, administrateur adjoint du Bureau pour l’Afrique, États-Unis. Agence pour le développement international; Mme Chidi Blyden, directrice générale adjointe, Millennium Challenge Corporation ».

Au regard du nombre impressionnant de délégations annoncées à Kinshasa, un diplomate congolais, cité par l’ACP, pense que «la RDC va signer son grand retour parce qu’il faut remonter très loin dans l’histoire pour une présence massive des Chefs d’Etat pour l’investiture du président de la RDC», s’est réjoui un diplomate congolais qui revendique 54 ans de service. «Même les Etats-Unis qui généralement délèguent l’ambassadeur présent à Kinshasa, pour cette fois la Maison Blanche a carrément constitué une délégation qui partira de Washington ».

Outre les Etats-Unis, en dehors de l’Afrique, d’autres pays européens et asiatiques prévoient également de dépêcher des délégations de haut rang à Kinshasa.

Econews