Le bateau USN tangue
Deux poids lourds de l’Union sacrée de la Nation (USN) et de la scène politique congolaise, alliés de la première heure du Président de la République, Félix – Antoine Tshisekedi, ne reconnaissent plus au Chef de l’Etat cette volonté de gouverner autrement, en bannissant toutes les antivaleurs qui ont longtemps terni l’image de la RDC. Ces alliés sont en voie de le lâcher.
L’un d’entre-eux, Moïse Katumbi, leader du parti politique Ensemble pour la République, a déjà crié tout haut son ras-le-bol. En consultations à Kinshasa, Moïse Katumbi n’exclut plus son départ de l’USN.
Quant à Jean-Pierre Bemba, président national du Mouvement de libération du Congo (MLC), c’est encore le doute.
Qu’on le veuille ou non, les deux personnalités ne sont pas de menus fretins dans le microcosme politique du pays !
On ose croire qu’au courant de cette semaine, lorsque le chairman d’Ensemble pour la République aura à se prononcer sur ses relations politiques avec le Chef de l’Etat, ce sera au tour du leader du MLC qui a d’ores et déjà exprimé des réserves sur la crédibilité de l’équipe Denis Kadima à la Céni (Commission électorale nationale indépendante).
Comme on peut s’en rendre compte, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et qui a mis les deux alliés dans tous leurs états a été la signature de la fameuse ordonnance de désignation des animateurs de la Céni. Une fois de plus, le consensus n’a pas été au rendez-vous, jetant un discrédit sur un bureau de la Céni qui devra donner des gages nécessaires de son indépendance vis-à-vis du pouvoir de Félix Tshisekedi. Une situation déplorée non seulement en RDC mais aussi à l’extérieur du pays avec des pays comme les Etats-Unis, la France et l’Allemagne qui ont eu à exprimer leur regret pour ce manque de consensus.
Est-ce pour cela que la crédibilité du processus est-elle entamée ? Les avis sont partagés.
Toutefois, observateurs et analystes estiment que Félix Tshisekedi ne s’est pas montré à la hauteur de sa mission de garant du bon fonctionnement des institutions de la RDC. Car le Chef de l’Etat devrait engager la communauté nationale dans la recherche de ce consensus nécessaire au processus électoral autour des options susceptibles de favoriser cette concorde nationale. Le respect des valeurs républicaines et démocratiques ayant été relégué au second plan.
On ne le dira jamais assez, Félix Tshisekedi ne pourrait entrer dans l’Histoire par la grande porte qu’en instaurant un véritable État de droit, qui passe par des élections crédibles aux résultats incontestables en 2023.
Econews