La guerre en Ukraine n’épargne pas la RDC : Avec le baril en flèche, risque élevé de la hausse du prix du carburant à la pompe

La guerre déclenchée par la Russie en Ukraine a de graves répercussions sur les marchés mondiaux, notamment sur le marché du pétrole où le prix du baril est en flèche, dépassant déjà la barre de 100 USD. En République Démocratique du Congo, le danger est bien réel, avec un risque de la révision à la hausse du prix du carburant à la pompe. D’ores et déjà, le Premier ministre a mis en place mercredi une Commission spéciale pour analyser l’impact de la crise ukrainienne sur l’économie.

La guerre en Ukraine et les craintes pour l’approvisionnement en matières premières, venant de Russie notamment, ont propulsé les cours du pétrole au plus haut niveau depuis plus d’une décennie. La flambée des cours de l’or noir est donc repartie de plus belle après la décision des pays exportateurs de l’Opep+, menés par l’Arabie saoudite et la Russie, de ne pas augmenter plus que prévu leur production, malgré l’ascension des cours, qui attise une inflation galopante dans de nombreux pays.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en avril, a grimpé de 6,95 % à 110,60 dollars US, un sommet depuis avril 2011. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a fait un bond de 7,58 % à 112,93 dollars US atteignant un plus haut niveau depuis 2014. La décision de l’Opep n’a pas apaisé l’envol des prix causé par les sanctions sur la Russie «parce que la demande de pétrole croît rapidement et l’Opep n’est déjà pas en mesure d’atteindre ses propres quotas de production dans plusieurs pays », a fait remarquer un analyste financier.    

La riposte s’organise

En RDC, le danger est bien réel. On craint déjà une révision à la hausse du prix du carburant à la pompe pour soulager la trésorerie des pétroliers distributeurs. Le Gouvernement y pense déjà. Pour l’instant, on joue encore à la retenue pour ne pas affoler les marchés. Au ministère de l’Economie, on apprend qu’une équipe d’experts se penche déjà sur la question.

A la Primature, le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, mobilise déjà ses équipes pour organiser la riposte. Il s’agit spécialement de limiter l’impact de la crise ukrainienne sur la fragile économie congolaise.

La question a été mercredi au centre de la traditionnelle réunion du Comité de conjoncture économique (CCE). A cet effet, Le Premier ministre, a réuni, autour de lui, les ministres sectoriels membres du CCE.

Au cours de cette réunion, le Comité a passé en revue la situation internationale et nationale, dans la période allant du 9 au 28 février 2022. 

Selon le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, qui a fait le compte rendu à la presse, il a été noté que les opérations militaires en Ukraine ont eu un impact sur les marchés internationaux, notamment en ce qui concerne les prix des produits énergétiques.

«Le contexte, sur le plan international, est marqué par les efforts de reprise post-Covid. Mais ces efforts ont été perturbés par l’émergence des opérations militaires en Ukraine déclenchées depuis le 21 février. Lesquelles opérations ont eu également un impact sur les marchés internationaux, notamment les cours des produits énergétiques, dont le pétrole, les cours de certains métaux précieux, et sur les marchés financiers dont les principales places boursières ont clôturé en négatif à la fin du mois de février», a souligné Nicolas Kazadi.

Si les conséquences de la crise ukrainienne se ressentent déjà en RDC, au niveau national, la situation reste cependant sous contrôle.

«Sur le plan national, la situation macro-économique demeure stable aussi bien sur le marché des biens et services que sur le marché monétaire. Cependant, le CCE a noté que l’impact de la hausse des prix des produits énergétiques était de nature à avoir des conséquences difficiles pour l’économie congolaise qui importe l’intégralité de son pétrole. On a parlé de mesures à prendre dans l’urgence pour contrôler l’impact de cette hausse. On a cependant également noté que concernant les matières premières, les autres produits miniers, la RdCongo pourrait bénéficier d’une bonne tenue des cours y compris dans le contexte actuel de crise en Ukraine. Nous allons mettre en place un monitoring, pour le suivi de tous les impacts possibles de cette crise en Ukraine sur l’économie congolaise afin d’apporter de bonnes réponses », a indiqué le ministre Nicolas Kazadi.

Francis M.