Au Parlement, la tradition a été respectée en consacrant la journée du 15 mars à l’ouverture de la session ordinaire de mars. Sans surprise, dans les deux chambres du Parlement, la question électorale a été au centre des discours prononcés par leur président respectif. A l’Assemblée nationale, son président, Christophe Mboso N’kodia Pwanga, a appelé à la célérité pour vider tous les obstacles législatifs repris par la Céni (Commission électorale nationale indépendante) dans sa dernière Feuille de route. Quant à l’autonomie administrative et financière de la Céni, Christophe Mboso a promis tout son soutien à Denis Kadima, président de la Céni, contredisant le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, qui tenait à soumettre la Centrale électorale au contrôle à priori de ses comptes.
Au Parlement, la session ordinaire de mars a ouvert ses portes mardi. La tradition a été respectée dans les deux Chambres (Sénat et Assemblée nationale).
A l’Assemblée nationale, la question électorale était en bonne place dans le discours prononcé par son président, Christophe Mboso N’Kodia Pwanga. Le speaker de la chambre basse du Parlement est conscient que les Congolais attendent de leurs élus un agenda législatif susceptible de lever les obstacles juridiques à la tenue d’élections prévues en 2023.
Il y a cependant des contraintes à lever pour baliser la voie aux prochains scrutins de 2023, reconnaît Mboso.
«Sur le plan politique, le débat politique reste focalisé sur la Feuille de route du processus électoral 2021-2027, telle que publiée le 3 février 2022 par la Commission électorale nationale indépendante ainsi que les contraintes sécuritaires, financières et techniques y afférentes qui risquent de porter un coup au calendrier du prochain cycle électoral prévu en 2023. Sans doute, ce débat risque de s’inviter à l’Assemblée nationale », prédit Christophe Mboso. Il n’a pas tort. Car, c’est de cette session de mars qu’on aura la certitude d’avoir les élections dans le délai constitutionnel. De ce fait, une nouvelle révision de la loi électorale est attendue
Sans doute, il y aura plus de pression sur la Céni dans les prochains mois. Le président de l’Assemblée nationale en est bien conscient. Il s’est, dès lors, fait l’avocat de la Céni pour défendre son autonomie financière et administrative, rappelant les autres institutions à s’inscrire sur ce schéma.
« Eu égard aux impératifs qui entourent la tenue d’un processus électoral crédible et apaisé, j’exhorte les institutions et autres structures au respect de l’autonomie administrative et financière que la loi organique confère à la Céni et de contribuer aux efforts tendant à lever tout obstacle sécuritaire et financier susceptible d’avoir un impact sur l’organisation du processus électoral ».
Compte tenu de l’urgence, il a promis d’amener l’Assemblée nationale d’examiner « avec diligence les textes ayant trait aux réformes électorales en vue d’offrir au pays un processus électoral libre, inclusif et transparent et de respecter le délai constitutionnel », soulignant qu’ « une des priorités est d’examiner et d’adopter la proposition de loi modifiant et complétant la loi n°06/006 du 9 mars 2006 telle que modifiée par la loi n°11/003 du 26 juin 2011 portant organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, provinciales, urbaines, municipales et locales ».
Son souhait est que «cette loi puisse prévoir des dispositions susceptibles de promouvoir plus de transparence et d’inclusivité et d’encourager une large participation des femmes et des jeunes au prochain cycle électoral, étant donné que ces deux catégories représentent près de soixante-dix pourcents du corps électoral », convaincu que « l’adoption de cette loi permettra ainsi à notre Chambre de lever une des contraintes prévues par la Feuille de route du processus électoral publiée par la Céni ».
Cependant, il reconnaît que la clé du processus électoral ne réside pas qu’au Parlement. D’où, son appel : « Il reviendra au Gouvernement et à nos partenaires de faire, chacun, sa part dans le financement et l’accompagnement du processus électoral ».
Hugo T.