Le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, tient à rempiler. Ayant toutes les manettes du pays, le Président de la République ne lésine pas sur les moyens. Selon des faisceaux d’informations captés par Econews, le Président de la République a fait appel au lobbyiste américain, Ballard Partners, pour l’aider à pénétrer le cercle décisionnel de Washington. En contrepartie, le Président de la République devra débourser environ 900.000 USD par an pour bénéficier des services de Ballard Partners. A quelques mois des élections générales de 2023, Félix Tshisekedi déploie les gros moyens pour obtenir le soutien des Etats-Unis. Un terrain qu’affectionnent ses potentiels concurrent, principalement Moïse Katumbi Chapwe.
Aux États-Unis, les lobbyistes ont l’obligation de rendre publics les contrats qu’ils signent. Ce secteur est réglementé dans ce pays de manière à permettre à ce que tout le monde comprenne l’objectif poursuivi par ces lobbyistes auprès du gouvernement américain.
Mais, pourquoi le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui bénéficie officiellement d’un partenariat privilégié engage-t-il un lobbyiste pour plaider sa cause à Washington ?
L’approche des élections et les négociations autour des contrats peuvent justifier cette approche, se dit-on dans les milieux spécialisés. A ne pas oublier qu’en face, il y a des adversaires de taille comme Moïse Katumbi, chairman d’Ensemble pour la République, qui connaissent les couloirs de Washington.
Selon des informations recoupées par Econews, le lobbyste américain Ballard Partners a signé un contrat d’un an de 900.000 USD pour fournir des services de conseil stratégique et de plaidoyer à la République Démocratique du Congo concernant ses activités avec le gouvernement américain.
Les premiers éléments de l’accord conclu entre les deux parties renseignent que Ballard Partners communiquera aux responsables de Washington l’objectif de la RDC d’améliorer les relations avec les États-Unis, de renforcer ses institutions démocratiques et de faire progresser la croissance économique.
Il est convenu que Ballard va promouvoir la RDC comme «un leader international sur le changement climatique, avec une compensation équitable pour ses crédits carbone, et lui permettre de se positionner plus efficacement sur la voie de la protection des ressources forestières et du développement socio-économique national», selon son contrat.
On apprend que M. Brian Ballard dirige l’équipe de six membres qui représente le ministère de la Communication et des Médias de la RDC.
Monica Medina du Département d’État américain s’est rendue en RDC en février dernier et a discuté avec des responsables gouvernementaux de la nécessité d’éradiquer la corruption, de conserver la biodiversité et de vacciner sa population contre le Covid-19. Le secrétaire adjoint a visité le Parc national des Virunga où les éléphants, les hippopotames, les buffles d’eau et les gorilles de montagne prospèrent, après avoir été braconnés jusqu’à la quasi-extinction.
De passage à Kinshasa, le sous-secrétaire d’État américain au Trésor chargé du Terrorisme et du Renseignement financier, Brian Nelson, a été reçu, vendredi dernier, par Félix Tshisekedi. Au centre de leurs échanges, la lutte contre la corruption et les réseaux financiers du terrorisme. Il a aussi été question d’évaluer les récentes sanctions prises par le Département du Trésor dans quelques pays d’Afrique.
S’exprimant à la presse à l’issue de son entretien avec le Président de la République, Brian Nelson a exprimé toute sa satisfaction quant à la manière dont le gouvernement congolais s’attèle à éradiquer la corruption qui gangrène le tissu social et économique du pays. Il a salué l’engagement du gouvernement quant à ce, tout en se réjouissant que la loi sur le blanchiment des capitaux soit inscrite dans l’agenda de la session ordinaire de mars ouverte le mardi dernier dans les deux chambres du Parlement.
Parlant du terrorisme qui sévit dans l’Est de la RDC sur fond d’activisme des groupes armés, à l’instar des ADF, ce haut responsable de l’administration Biden a soutenu l’option de les couper des réseaux financiers qui les alimentent.
Hugo Tamusa