En règle générale, il est acquis que la publication du compte-rendu des réunions du Conseil des ministres ne mobilise pas des foules. Comme il ne suscite pas de commentaires particuliers, tant sa forme et son fond se suivent et se ressemblent. Mais on aurait tort de persister dans ce négativisme car à y voir de près, et pour peu que l’on soit friand de l’information sous toutes ses formes, il en ressort toujours de quoi occuper l’esprit. C’est ainsi que l’on apprend avec intérêt l’annonce par le premier ministre du démarrage des opérations communes de cartographie électorale, lesquelles déboucheront sur un fichier général de la population utilisable par la CENI, l’Office national d’identification de la population (ONIP) et l’Institut national de la statistique (INS).
Les dites opérations se termineront avant le début des opérations électorales proprement dites, et chaque citoyen disposera alors de sa carte d’identité et de sa carte électorale. Il n’y a pas de raison que l’on n’applaudisse pas des quatre mains. En ce qui concerne la carte d’identité particulièrement. Car depuis la chute du régime du maréchal Mobutu, il y a 25 ans, et qui avait emporté avec lui la «carte d’identité pour citoyen », la nouvelle génération n’aura connu que la «carte d’électeur tenant lieu de carte d’identité».
Les gouvernements successifs ont fait miroiter au peuple l’espoir de la matérialisation imminente du projet de la carte d’identité, mais les années sont passées faisant du Congolais le seul Africain dépourvu d’une pièce qui l’identifie formellement. A ceci vient s’ajouter la question récurrente sur le nombre des Congolais.
Le discours politique, en effet, ne laisse pas d’induire en erreur des populations désemparées. Certains parlent de 80 millions, voire de 100 millions de Congolais, faisant fi des massacres et tueries à répétition dans les provinces de l’Est du pays. Le gouvernement ferait œuvre utile en tirant des leçons du Recensement scientifique de 1984. Réalisé avec le concours des Nations-Unies dans les meilleures conditions de professionnalisme, il doit bien subsister des archives de cette œuvre qui, à l’époque, avait constitué une grande première en Afrique subsaharienne.
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