Avec la résurgence du groupe rebelle de M23, le spectre d’une déstabilisation de la région des Grands Lacs a refait surface. Alors que Kinshasa suspecte une main noire de Kigali dans ce regain d’activités, Kampala qui semble pour le moment du côté de la République Démocratique du Congo, joue apparemment un double jeu. Dans la région des Grands Lacs, Kinshasa, Kigali et Kampala se soupçonnent et s’épient. C’est le moment qu’a choisi le président kenyan, Uhuru Kenyatta, pour ramener le calme de part et d’autre. A son initiative, une réunion est prévue cette semaine à Nairobi, avec autour de lui Félix Tshisekedi de la RDC, Yoweri Museveni de l’Ouganda et probablement Paul Kagame du Rwanda.
Le président kenyan Uhuru Kenyatta qui entretient d’excellents rapports avec le Président congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo est intéressé par la situation dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
Dans cette partie de la RDC, la rébellion défaite du Mouvement du 23 mars se fait parler d’elle. Elle a pris le contrôle sans coup férir d’au moins une demie douzaine de localités sous contrôle des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). L’armée congolaise a tout de suite alerté l’opinion sur la présence des militaires rwandais lors des offensives.
Deux hommes en tenues civiles ont été présentés à la presse comme étant des militaires rwandais. La réaction ne s’est pas fait attendre du côté de Kigali. Ces accusations ont été balayées d’un revers de main. Sans surprise, Kigali ne reconnaît pas ces militaires. D’ailleurs les noms des bataillons et brigades cités ont été considérés comme inexacts par Kigali.
Du côté du gouvernement congolais, les accusations de l’armée n’ont pas été prises au sérieux. Des doutes ont été émis, confortant la position rwandaise.
A Nairobi, on connaît le mode opératoire des uns et des autres surtout que pour chasser les éléments M23, l’UPDF, l’armée ougandaise, ne s’est pas fait prier. Des troupes ougandaises ont traversé la frontière de Bunagana pour protéger du matériel de construction d’une route à l’intérieur des frontières congolaises par une firme ougandaise.
Sauver la paix
Uhuru Kenyatta est convaincu que si rien n’est fait, les risques d’escalades sont réels. Ougandais et Rwandais savent se mettre ensemble pour défendre leurs intérêts lorsqu’ils se retrouvent en terre congolaise. Cela n’est pas nouveau. Il n’est pas nouveau aussi que lorsque leurs intérêts divergent, Ougandais et Rwandais se battent jusqu’à faire des victimes parmi les populations civiles congolaises. Le président kenyan a donc jugé bon de réunir l’Ougandais Yoweri Museveni, le Congolais Félix-Antoine Tshisekedi et le Rwandais Paul Kagame.
Cette quadripartite devra se pencher principalement sur la situation sécuritaire dans la région des Grands lacs où une ex-rébellion soutenue par le Rwanda a repris du service comme par un coup de baguette magique. L’environnement est aussi vicié par les tensions entre l’Ouganda et le Rwanda d’un côté, et entre le Rwanda et le Burundi, de l’autre côté.
Que des tensions naissent encore entre la RDC et le Rwanda serait une situation difficilement gérable avec la présence officielle des troupes ougandaises dans les frontières congolaises.
Econews