Matata Ponyo Mapon, une épine aux pieds du système Tshisekedi

Le dossier Matata reste un cas emblématique qui témoigne du grand écart entre le discours politique sur l’Etat de droit et la réalité sur le terrain.
Ni condamné ni en procès, l’ancien Premier ministre Matata Ponyo Mapon est interdit de sortir de la capitale congolaise. Bizarre ! Dans l’affaire Bukanga-Lonzo pour laquelle la Cour constitutionnelle s’est déclarée « incompétente », mais ce n’est pas pour autant que le sénateur Matata, élu de Maniema, a recouvré toute sa liberté de mouvement. Il ne sait pas non plus jouir de ses immunités parlementaires en sa qualité de sénateur.
Dans cette martyri-sation, le Sénat et la Cour constitutionnelle restent curieusement muets. Pire, la Cour constitutionnelle qui a vu son arrêt être remis en cause par le président du Sénat, s’est superbement tue. Une preuve de la grande complicité politico-judiciaire contre l’ancien Premier ministre Matata.
Pourquoi ferait-il autant peur au régime Tshisekedi ? Quel est le danger qu’il représente au point de l’interdire de communier même avec sa base de Kindu.
Tout compte fait, Matata passe pour une épine pour le régime Tshisekedi. La peur est telle qu’on a décidé de bafouer le droit en lui interdisant toute sortie de Kinshasa. Peine perdue, parce que chaque jour qui passe, c’est aussi sa côte de popularité qui va crescendo. Les Congolais ne sont plus naifs. Ils ont compris le joueur et son jeu, c’est-à-dire écarter et étouffer toute ce qui incarne des valeurs dans la voie de l’émergence de la RDC. Et Matata en fait partie. D’où, cet acharnement judiciaire inexpliqué contre sa personne.
Mais, une vielle sagesse rappelle que « quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finit toujours par poindre ». Il en sera ainsi pour Matata lorsque la vérité triomphera au grand jour.

Une patate chaude
L’homme a le courage de défendre son intégrité. Pour un système dont le comportement vise à neutraliser les potentiels sérieux candidats pour 2023 à la tête du pays, Augustin Matata Ponyo Mapon est considéré comme une paria qu’il faut étouffer à tout prix. Personne dans le régime de Tshisekedi n’a d’égard même pour sa santé. Même Vital Kamerhe et Jean-Marc Kabund ont eu droit à un traitement de faveur. Ne serait-on pas tenté de croire que son éventuelle mort provoquerait la fête dans certains salons ?
Des dossiers judiciaires fabriqués et montés en cascade. Mais face à la raison du droit, Modeste Bahati Lukwebo est appelé à jouer son scénario. Pour le compte de qui ?
On n’aurait jamais imaginé, que dans une République, un président du Sénat puisse s’octroyer à lui seul le droit de bloquer l’application d’un arrêt de la Cour constitutionnelle. Et ceux qui se disent lutter pour l’émergence d’un État de droit en République Démocratique du Congo réagissent par un silence de cimetière. Le pays est à l’arrêt.
Nous avons atteint un niveau de dictature que même sous le régime Mobutu on a pas atteint. Il est temps que les vrais nationalistes, ceux qui aiment passionnément la RDC, se réveillent de leur sommeil.
Bloquer l’application d’un arrêt de la haute Cour est un acte que même Satan ne poserait pas en enfer. Doit-on laisser Augustin Matata Ponyo mené seul ce combat contre l’irrespect des règles établies ?
Partout ailleurs, face à un système injuste et réducteur des droits du peuple, les leaders d’opinion se sont levés pour empêcher l’arbitraire de s’ériger en mode de gouvernance.
Où est l’élite congolaise ? Où sont les magistrats pour dénoncer le primat de la politique dans leurs décisions ? Si les juges ne savent plus eux-mêmes défendre leur travail, ils n’ont qu’à changer de métier.
L’histoire de Matata doit révolter les avocats, les étudiants de droit, les sénateurs, les députés nationaux ainsi que toutes les couches de la population. La Nation est en danger.
Pourquoi le Président de la République ne répond-il pas à ses correspondances ?

Francis M.