La Tanzanie menace de vendre aux enchères les maisons préfabriquées de la RDC

Les containers des maisons préfabriquées stockées, depuis deux ans, au Port de Dar-es-Salaam

Après l’acquittement de Vital Kamerhe, ancien directeur de cabinet du président Felix Tshisekedi, des questions se posent sur les fonds décaissés par l’Etat et les maisons préfabriquées pour lequel Kamerhe avait été condamné, il y a tout juste deux ans, en première instance à 20 ans de travaux forcés. Les cargaisons existent bel et bien, mais moisissent dans plusieurs ports, notamment en Tanzanie où les autorités menacent de les vendre aux enchères. Ces maisons avaient été commandées pour des militaires et policiers. La cargaison abandonnée en Tanzanie était destinée à la ville de Bukavu, dans le Sud-Kivu.
Ces conteneurs qui semblent abandonnés sont devenus encombrants pour les autorités portuaires tanzaniennes. Malgré de multiples correspondances envoyées au gouvernement congolais, personne ne s’est présenté pour réclamer les 216 conteneurs.
Ils sont bloqués depuis 2020 dans les entrepôts du district de Ubungo à Dar es Salaam. Fin juin, le consulat de la Tanzanie pour la région du Katanga a saisi la gouverneure de la province du Lualaba. Dans la correspondance que nous avons consultée, le consulat fait part de la décision des autorités portuaires de leur mise en vente, «vu qu’aucune entité ne fait suite à leur entreposage ».
Les droits de douane afférents n’avaient pas été payés par l’État congolais, ni la société Samibo Congo de l’homme d’affaires libanais Samih Djamal qui avait obtenu le marché controversé. A cela s’ajoutent d’importants frais d’entreposage et des pénalités de deux années. Des sommes colossales. Et il n’y a pas que ces cargaisons, d’autres conteneurs sont bloqués par les services de douanes en Angola et à Matadi en RDC.
Côté congolais, des sources proches du Premier ministre assurent que le dossier est « en cours de traitement au ministère des Finances », ce que RFI n’a pu vérifier.
Après l’acquittement de Vital Kamerhe, toutes les parties devaient se rencontrer pour tirer les conséquences du procès, et donc décider du sort des conteneurs, disent les avocats. Ce qui jusqu’ici n’a pas été fait.
Pour Billy Kambale, le secrétaire général du parti de Kamerhe, c’est un développement qui renforce l’innocence l’ancien directeur de cabinet du président. « C’était un procès qui avait pour but de fragiliser l’élan qu’allait prendre le programme d’urgence des 100 jours. C’est clair que si ce programme avait été réalisé surtout dans son volet maisons préfabriquées Tshisekedi aurait fait en deux ans ce que Mobutu n’a pas réussi en 32 ans », estime-t-il.
Avec RFI