Scandale à Congo Airways : détournements à grande échelle !

La mythique entreprise Congo Airways, considérée comme l’un des meilleurs projets réussis du Gouvernement Matata, est à l’agonie. Elle continue sa lente descente aux enfers sous l’œil impuissant du gouvernement Sama. La faute au ministre des Transports et Voies de communication, Chérubin Okende, qui a décidé de la mise à mort de Congo Airways pour valider son projet de création d’Air Congo. Depuis lors, dans Congo Airways, les scandales se succèdent. A côté des détournements à grande échelle, le personnel affiche entre sept et 10 mois d’arriérés de salaires. Voilà un projet qui a ramené dans les airs le «Léopard volant» par le fait d’un management au rabais.
Depuis le départ non justifié de l’ancien comité de gestion, dirigé excellemment par Désiré Balazire, la descente aux enfers de Congo Airways a commencé avec les nouveaux dirigeants, nommés par la tutelle assurée par Chérubin Okende, ministre des Transports et Voies de communication. Depuis lors, les mauvaises pratiques ont élu domicile dans l’entreprise : corruption, détournement de recettes, pillage des ressources, absence d’un programme de maintenance. Bref, une gestion calamiteuse.
Ayant actuellement une dette de 70 millions de dollars US, Congo Airways, dont la gestion est devenue opaque, est, une fois encore, épinglée pour des soupçons de détournements massifs. Avec quatre avions à sa création, l’entreprise n’en compte aujourd’hui qu’un seul, un A 320 acquis en 2014, qui couvre toute l’étendue du territoire. De quoi rendre difficile les déplacements en provinces.
Aux dernières nouvelles, on apprend que l’autre A320, dénommé Patrice-Emery Lumumba, est revenu à Kinshasa, après une longue période d’immobilisation. Ce qui ne résout pas le problème.
D’après des sources concordantes, des sources contactées par EcoNews rapportent qu’une somme de 612.000 USD, destinée au paiement des arriérés de salaires a pris une destination inconnue. Seuls, le DG intérimaire et son directeur financier, en connaissent la destination.
A l’heure actuelle, la grogne est à son paroxysme. Les agents en colère, ne sachant à quel saint se vouer, sont stupéfaits d’apprendre que leurs salaires ont pris une destination inconnue. Un agent, qui s’est confié à EcoNews sous le sceau de l’anonymat, a révélé qu’à ce jour les arriérés de salaires varient entre sept et dix mois, selon les catégories.
Pour tenter de relancer timidement les activités de l’entreprise pendant la haute saison, le Comité de gestion a déboursé une somme d’un (1) million USD destiné à la location d’un avion pendant quatre mois. Bêtise humaine !
Une fois que l’appareil est arrivé à Kinshasa, l’on s’est rendu compte qu’il était trop vieux, soit plus de 20 ans de service. Alors qu’en son temps, Matata Ponyo, alors premier ministre, avait pris un décret interdisant d’importer des avions dont la durée de vie dépasse 10 ans.
Le comble est que ce cercueil volant, loué à un million de dollars US auprès d’une société immatriculée au Soudan du Sud, est resté clouer sur le tarmac de l’aéroport international de N’Djili depuis le mois de juillet 2022 sans le moindre vol. Aucun pilote de Congo Airways n’a accepté de piloter ce cercueil volant.
Par conséquent, l’avion a retourné à son lieu d’expédition, soit Juba, la capitale du Soudan du Sud. Autrement dit, la somme d’un (1) million USD déboursé par Congo Airways pour sa location est partie en fumée. A cette somme s’ajoutent la prise en charge de l’équipage étranger ainsi que leur logement pendant quatre mois. Quel gâchis ! Un manque à gagner que Congo Airways peine à combler de sitôt.
Qui pis est, dans son programme de redressement proposé au Gouvernement, l’actuel directeur général ad intérim de Congo Airways, le commandant Kasongo Mwema, sollicite 92,7 millions USD en vue de relancer les activités de l’entreprise. Dans son plan de relance, il prévoit à nouveau une série de leasing en France, alors que l’entreprise vient de jeter par la fenêtre un million USD. Pure folie !
Comment peut-on cautionner un tel business-plan de l’ordre de 92 millions USD pour un leasing ? Ça sent indubitablement du détournement.
On se rappelle que, dans une interview accordée à EcoNews, l’ancien directeur général de Congo Airways, Désire Balazire, l’homme qui a su tenir l’entreprise par un temps de turbulences, avait déclaré que les deux aéronefs A320, âgés de huit (8) ans et achetés à la compagnie italienne Alitalia, avaient coûté chacun 24,5 millions USD. Et l’ensemble de quatre appareils achetés sur fonds propres ont coûté au gouvernement environ 80 millions USD. Quelle garantie donnée à un plan de relance de 92 millions USD conçu sur une série de contrats de leasing aux contours flous.

Chérubin Okende a réussi sa mission
A sa création en 2014, Congo Airways a suscité beaucoup d’espoir. Aujourd’hui, l’entreprise n’est plus que l’ombre d’elle-même. La cause de sa déconfiture n’est pas à chercher trop loin. C’est le fait d’un management décadent, bâti sur une chasse aux sorcières de meilleurs agents au sein de Congo Airways et le recrutement des anciens qui ont, pourtant été, chassé pour incompétence, notamment un ancien pilote qui prend aujourd’hui les commandes de l’avion, mettant en danger la vie des passagers. Le ver s’étant enraciné dans le fruit, Congo Airways se meurt.
De toute évidence, l’hécatombe de cette situation infernale dans laquelle se retrouve aujourd’hui Congo Airways aujourd’hui est aussi de l’amateurisme du ministre des Transports et Voies de communication, Chérubin Okende, cependant viré de Lignes aériennes Congolaises (LAC) par le gouvernement Matata pour mégestion. En héritant de ce juteux ministère dans le Gouvernement, Chérubin Okende a trouvé le moment de prendre sa revanche en mettant en avant ses sentiments, tout en sacrifiant une entreprise appartenant à l’Etat congolais. Il n’a donc pas caché sa détermination à faire couler Congo Airways au profit d’une nouvelle entreprise mixte, Air Congo, qui tarde à décoller.
Pourquoi donc mettre en péril une entreprise entièrement congolaise, symbole de la souveraineté nationale ? L’appel est donc lancé au Président de la République, à qui revient la responsabilité de sauver cette entreprise publique.

Econews