Si ailleurs, la tradition veut qu’après la pluie succède le beau temps, en République Démocratique du Congo, particulièrement à Kinshasa, sa capitale, c’est tout le contraire
Avec une pluviométrie en forte hausse en cette fin d’année, Kinshasa a encore compté ses morts, soit plus de 150 déjà, selon des recoupements faits par des services spécialisés de l’Etat. Le bilan reste encore provisoire. On craint qu’avec des recherches engagées sur les sites touchés, ce bilan ne s’alourdisse à la fin.
La pluie a encore tué.
Le refrain est sur toutes les lèvres. C’est une chanson bien connue du grand public. Car, à chaque saison pluvieuse, Kinshasa revit souvent ces genres de spectacle qui se terminent, dans la plupart de cas, par mort d’hommes. Comme toujours, il s’ensuit un défilé des officiels, rivalisant de compassion et de promesse pour soulager une population à la fois traumatisée et abandonnée à son triste sort.
Généralement, côté officiel, la parade est connue. On évoque, en pareil cas, des constructions anarchiques sur des sites interdits. Question : de quel droit quelqu’un peut entamer une construction s’il n’a pas obtenu au préalable une autorisation des services compétents de l’Etat ? Personne ne donnera une réponse exacte à cette question. Ne vous attendez pas non plus à ce qu’un officiel ne vous éclaire sur ce point
Bref, ils sont tous coupables, ces agents de l’Etat qui profitent de la naïveté de la population et de la paresse de l’Etat congolais pour distribuer des titres de propriété à qui voudrait les avoir même sur des zones dangereuses. Il ne faut pas non plus épargner les autorités coutumières qui alimentent le désordre dans le domaine foncier.
C’est dire que les responsabilités sont partagées. On ne doit pas se limiter à condamner les sinistrés pour avoir ériger leur habitation sur une zone interdite. L’Etat, qui a délivré le permis de construire est le coupable en chef. Il ne peut donc pas s’en dédouaner.
Quoi qu’il en soit, le mal est fait. Des Congolais sont morts, des maisons sont détruites, jetant des sans-abris dans la rue.
C’est le moment d’organiser une chaîne de solidarité pour assister les sinistrés. Les pluies, il y en aura encore en grande quantité jusqu’au mois de mai 2023. Il faut parer au plus pressé en réorganisant le système d’assainissement et de drainage des eaux de la ville de Kinshasa. Sinon, c’est à chaque pluie diluvienne que Kinshasa continuera à compter ses morts.
Econews