Un Gouvernement sur le départ

Annoncé depuis plusieurs semaines par le chef de l’Etat en personne en Conseil des ministres, le remaniement du gouvernement piloté par le premier ministre Sama Lukonde se fait toujours désirer. Certains lui avaient même accordé un sursis dicté par la visite du pape François en RDC. Or, plus de deux semaines après le retour du Souverain Pontife à Rome, le Palais de la Nation – ou la Cité de l’Union africaine, c’est selon, – affiche un silence déroutant, alimentant du coup des rumeurs folles sur l’imminence du réaménagement d’une équipe qui a montré ses limites.
Et c’est peu dire d’affirmer que Leurs Excellences en fonction depuis … à la suite de l’éclatement de la coalition FCC-CACH n’en mènent pas large. Et le suspense entretenu par le président de la République constamment dans les airs aux quatre coins du monde a fini par pousser certains Warriors à en profiter pour activer leurs réseaux dans les médias et rappeler à l’attention d’une opinion désabusée leurs «réalisations» à mettre forcément au bilan du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Mais aussi de se présenter comme le meilleur artisan de son inévitable victoire à la présidentielle supposément prévue en fin d’année. (Surtout, ne jamais commettre l’impair, mortel, de ne pas mentionner l’identité complète du nouveau Guide). Avec, comme il se doit, force démagogie et flatterie à outrance.
C’est que, sur la presque soixantaine de détenteurs de portefeuilles ministériels, ceux qui ont fait leurs preuves se comptent sur les doigts d’une main amputée de trois doigts. Englués dans des conflits d’intérêt, des accusations de corruption présumées ou un penchant prononcé pour l’enrichissement illicite, ces hommes et femmes ne laisseront pas un souvenir indélébile dans la mémoire collective.
Ils ont montré leur incapacité à concrétiser l’avalanche de promesses du chef de l’Etat. Ni l’exploitation du lithium de Manono, l’érection des zones économiques spéciales, ou l’échec de la finition des complexes hydroélectriques de Katende et de Kakobola, sans être exhaustif, ne feront pas regretter une équipe qui, incontestablement, appartient à un passé peu glorieux.
Quant au sort du premier ministre Sama Lukonde, il reste pour le moins improbable, après le réaménagement du cabinet du chef de l’Etat qui a connu la relégation de l’ex-ambassadeur itinérant Dany Banza, son mentor politique, dans les couloirs aux allures de garage de la coopération régionale.

Econews